Le géant américain Google a signé jeudi un accord avec l'opérateur public cubain Etecsa pour améliorer l'accès de l'île à internet « quand les conditions techniques le permettront », malgré les tensions diplomatiques entre les deux pays.

Actuellement, Cuba est connecté en fibre optique via un câble sous-marin à partir du Venezuela, mais le service reste lent et souvent surchargé.

L'île pourrait bénéficier d'un accès plus rapide avec un deuxième câble-Google en possède déjà plusieurs dans la région-, ou en se rattachant aux câbles sous-marins reliant les États-Unis à l'Amérique latine.

Mais dès maintenant, Google et Etecsa vont commencer à négocier un accord complémentaire visant à améliorer la qualité d'accès de Cuba aux contenus hébergés par les serveurs de Google, selon le protocole d'accord dévoilé par les deux partenaires lors d'une conférence de presse à La Havane.

« Nous avons concrétisé nos plans de connecter de façon directe les deux réseaux, sans intermédiaire, par internet, quand les conditions techniques le permettront », a déclaré Luis Adolfo Iglesias, directeur des investissements à Etecsa, qui détient le monopole des télécommunications à Cuba.

Le représentant de Google à Cuba, Brett Perlmutter,  a annoncé la formation d'« un groupe de travail composé d'ingénieurs d'Etecsa et de Google qui vont travailler ensemble pour étudier les moyens d'installer la connexion internet directe ».

Depuis décembre 2018, le réseau 3G de téléphonie mobile est disponible sur l'île. Les 11 millions d'habitants de Cuba n'avaient auparavant accès à internet qu'à des points wifi publics et payants.

Sur les 5,4 millions de clients Etecsa, plus de 1,8 million ont déjà souscrit à la 3G.

En 2018, lors d'une visite sur l'île, un représentant de Google avait évoqué la question de l'accès à internet à Cuba après un entretien avec le président Miguel Diaz-Canel.

Cuba, soumis à un embargo américain depuis 1962, est en quête de partenaires étrangers pour relancer son économie, au ralenti, mais Washington, qui accuse La Havane de soutenir le président du Venezuela Nicolas Maduro, menace d'appliquer à partir du 17 avril le chapitre III de la loi Ley Helms-Burton de 1996.