Fait plutôt rare, deux grandes rencontres annuelles du jeu vidéo ont décidé cette année de regrouper leurs forces, devenant le MEGA+MIGS qui se tiendra de samedi à mardi au Port de Montréal.

Que cette fusion ait eu lieu dans la métropole québécoise illustre bien un des traits distincts de l’industrie du jeu vidéo d’ici, la collaboration, estime Ghislain de Pessemier, cofondateur du studio indépendant Outerminds et l’un des porte-parole de l’événement.

« On a vraiment une super belle industrie, on a la réputation de s’entraider, c’est quelque chose qui est reconnu un peu partout », dit celui qu’on surnomme Guiz, en entrevue dans ses bureaux au 14e étage d’une tour de bureaux, rue Sherbrooke Ouest. Le MEGA+MIGS est en fait l’union de deux volets bien distincts, le premier, plus récent, axé sur le grand public, le second fréquenté depuis 2004 par les professionnels de l’industrie et organisé par l’Alliance numérique.

Nouveaux jeux

Un exemple de cette solidarité : la mise sur pied de la Guilde des développeurs de jeux vidéo indépendants, qui regroupe quelque 185 studios sur les 231 présents au Québec et est responsable du volet MEGA.

On pourrait penser qu’on est tous en compétition, mais c’est tout le contraire : on s’échange nos trucs, on se donne un coup de main. Les chances qu’on soit sur le même marché en même temps sont très faibles.

Ghislain de Pessemier, cofondateur de Outerminds et l'un des porte-parole de l’événement MEGA+MIGS

Plusieurs studios profiteront de l’occasion d’ici mardi pour présenter en grande première leur nouveau jeu. Du lot, Outerminds proposera en avant-première son troisième jeu mobile, Pixelings, développé avec le youtubeur le plus connu de la planète avec ses 102 millions d’abonnés, PewDiePie.

Ce samedi matin, dans la zone exposition, le grand public aura en outre accès à des professionnels de l’industrie et à des jeux comme Assassin’s Creed Odyssey, Sims, Borderlands 3 et Ancestors : The Humankind Odyssey. Au total, près d’une centaine de studios participeront au MEGA+MIGS. « J’aurais tellement aimé ça, quand j’étais petit, pouvoir rencontrer des développeurs de jeux vidéo, dit M. de Pessemier. Les gens vont pouvoir essayer des jeux qui ne sont pas encore sortis, donner leurs commentaires, sentir qu’ils ont vraiment une influence. »

Avec des annonces régulières de grands studios venant s’installer au Québec et un impact économique estimé à 827 millions en 2017, l’industrie du jeu vidéo va de toute évidence plutôt bien. Ses artisans s’étonnent toutefois à tout coup du peu d’écho de leurs succès. « Notre jeu Tuber Simulator, avec PewDiePie, a été téléchargé 37 millions de fois : il n’y a pas eu de manchettes avec ça…, dit Guiz. C’est une industrie qui est en très bonne santé, avec une belle variété. »