(Vancouver) On peut être parfois frustré par ces assistants vocaux numériques qui comprennent mal une commande simple pour jouer une chanson ou accéder à des informations en ligne. Imaginez la frustration de tous ceux qui ont des difficultés d’élocution — et qui dépendent souvent plus que nous de cette technologie de reconnaissance vocale.

La Société canadienne du syndrome de Down a lancé cette semaine une campagne visant à aider Google à améliorer sa technologie de reconnaissance vocale, en encourageant les personnes aux prises avec cette condition à enregistrer des phrases en ligne dans le cadre du projet « Understood », dans le but de former les technologies du géant de la technologie à mieux comprendre les personnes souffrant de troubles de la parole.

L’organisme canadien s’est associé à Google, qui a lancé le projet Euphonia, l’année dernière, pour améliorer les systèmes de reconnaissance vocale destinés aux personnes souffrant de troubles de la parole, à commencer par ceux atteints de sclérose latérale amyotrophique, ou « maladie de Lou Gehrig », qui affaiblit progressivement les muscles.

Ed Casagrande, président de la Société canadienne du syndrome de Down, explique qu’une expérience de trois mois avait déjà été effectuée avec Google avant le début de la campagne de cette semaine. Dix personnes atteintes de trisomie 21 ont enregistré en moyenne 1500 phrases sur la plateforme en ligne. M. Casagrande espère qu’une technologie améliorée de reconnaissance vocale pourrait un jour aider ceux qui, comme sa fille Emma, voudront mener une vie indépendante, travailler, socialiser et avoir des relations comme tout le monde.

« Ainsi, lorsque ma fille sera prête à travailler, dans 20 ans, elle sera capable de demander à un appareil à technologie vocale d’appeler une voiture sans conducteur pour l’emmener au travail ou la ramener à la maison, ou pour vérifier la météo et planifier des rendez-vous. »

Julie Cattiau, cheffe de produit au sein de l’équipe d’intelligence artificielle chez Google, soutient que des millions de voix avaient déjà été enregistrées pour les systèmes de reconnaissance vocale destinés aux utilisateurs sans accent ni difficulté d’élocution. Il faudra maintenant plus d’enregistrements et de transcriptions pour élaborer un système capable de comprendre la structure de la parole des personnes présentant divers handicaps.

« Nous allons recueillir des phrases aussi longtemps qu’il faudra pour progresser », a déclaré Mme Cattiau.