(Monaco) Mobilier urbain ou offices du tourisme connectés : l’opérateur Monaco Telecom a voulu exposer les avancées rendues possibles par la 5G, inaugurée en Principauté avec des équipements de Huawei, le groupe au cœur de la bataille commerciale américano-chinoise.

« Nous devenons le premier État entièrement couvert en 5G », s’est félicité le président de Monaco Telecom, Etienne Franzi, « il s’agit du premier pilier du programme “Extended Monaco”, porté par la Principauté, et qui nous permettra de basculer totalement dans le numérique ».

Présenté début mai, ce programme vise à accélérer la transition vers le numérique de la Principauté, afin de profiter de la petite taille du territoire pour transformer la ville en laboratoire numérique.

Le nouveau réseau doit en effet permettre à la Principauté de déployer toute une série de services, tant dans le domaine des transports que dans ceux liés à la sécurité.

« C’est un changement de paradigme qui nous permet de connecter notre vie au numérique. À Monaco, la 5G est la promesse d’une meilleure qualité de vie pour tous et d’opportunités exceptionnelles. Elle permettra d’adapter la vie à nos besoins », a déclaré le délégué interministériel responsable de la transition numérique de la Principauté, Frédéric Genta.

Pour Huawei, que les États-Unis accusent d’être utilisé par Pékin à des fins d’espionnage, il s’agit d’une opportunité de se présenter sous un visage favorable. Washington a interdit un temps aux groupes technologiques américains de commercer avec Huawei, avant de lever partiellement cette mesure.

« Monaco est un territoire peu étendu, ce qui nous permet d’en faire une vitrine dans un certain nombre de domaines, notamment en associant le développement de la 5G à celui de la ville intelligente. Cela pourra servir de modèle pour d’autres opérateurs et États », a déclaré à l’AFP le vice-président de Huawei, Guo Ping.

Parmi les exemples d’utilisation présentés à Monaco, le spécialiste du mobilier urbain Clear Channel a présenté ses abribus connectés équipés de wifi et proposant des services additionnels.

Les pompiers de la Principauté disposeront pour leur part de drones permettant la diffusion d’images en qualité 4K et en temps réel, grâce à la très faible latence offerte par la 5G, qui leur permettront de mieux surveiller les éventuels incidents dans l’ensemble de la ville.

Course mondiale à la 5G

Dans la bataille commerciale entre Chinois et Américains, Washington a demandé à ses principaux alliés, en particulier européens, de se passer des équipements chinois dans leurs futurs réseaux 5G.

Malgré cette campagne, l’équipementier chinois a annoncé à l’AFP avoir signé 50 contrats dans le monde, dont 28 avec des opérateurs européens, pour des équipements réseaux 5G.

La course à la 5G est devenue un élément de communication entre les principales nations, chacun voulant démontrer qu’elle n’est pas en retard sur cette nouvelle technologie mobile qualifiée de « principale révolution depuis l’électricité », comme l’a expliqué M. Fanzi.

Les opérateurs américains ont été les premiers à dégainer, fin 2018, en annonçant une couverture 5G, pour des usages d’internet fixe, dans plusieurs villes américaines. Début 2019, des villes comme Minneapolis ou Chicago ont bénéficié des premiers usages mobiles de la 5G.

Mais c’est la Corée du Sud qui a frappé le plus fort, en annonçant début avril la couverture de la totalité de son territoire de son territoire par ses trois opérateurs nationaux en 5G.

En Europe, la Suisse, la Finlande et l’Estonie font partie des premiers pays à avoir commencé à déployer de la 5G, alors que parmi les grandes nations, l’Allemagne vient tout juste d’attribuer aux opérateurs les fréquences nécessaires. La France doit en faire de même durant le dernier trimestre de l’année.

Pour autant, peu de fabricants de téléphones disposent pour l’heure d’appareils compatibles aux nouveaux réseaux. Parmi les trois principaux fabricants, Samsung et Huawei viennent de lancer une version de leur S10 et Mate 20 en version 5G, ce qui n’est pas encore le cas d’Apple.

« En Chine, 6 à 7 fabricants ont vu leurs appareils validés pour les réseaux 5G », a précisé à l’AFP M. Ping.