Le parc technologique de Pardis, la «Silicon Valley iranienne» où sont installées depuis quinze ans des dizaines d'entreprises de pointe, entend désormais s'étendre en s'ouvrant aux entreprises étrangères.

Situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Téhéran, «Pardis Technolgy Park» est installé sur un immense terrain de 1000 hectares dont seulement 60 sont actuellement occupés par des bâtiments modernes abritant quelque 200 entreprises où travaillent environ 3000 salariés.

Parmi elles, des fournisseurs d'accès internet, des banques, des centres d'appel, des laboratoires scientifiques, des sociétés spécialisées dans la nano et la biotechnologie, l'intelligence artificielle.

Une école théologique de la ville sainte de Qom y a même ouvert une antenne à partir de laquelle elle diffuse ses enseignements en ligne.

Seul de ce type en Iran, le parc technologique de Pardis a été créé en 2002 afin «de renforcer les capacités des sociétés en matière technologique et de faciliter leur présence dans le monde», explique à l'AFP son directeur, Mehdi Safarinia.

Aujourd'hui, Pardis est selon lui devenu «le pôle technologique de l'Iran et nos meilleures entreprises s'y trouvent». «Tous les trois ans, nous développons une nouvelle phase de vingt hectares avec une centaine de sociétés» nouvelles, ajoute-t-il.

Parmi elles, douze sont étrangères, venues d'Asie et d'Europe, qui travaillent en partenariat avec des entreprises iraniennes, une tendance que le directeur du parc veut voir s'accélérer. Pour y parvenir, «elles bénéficient de 20 ans d'exonération d'impôt et de facilités pour les échanges extérieurs», explique-t-il.

En visitant lundi Pardis, Thierry Mandon, secrétaire d'État français à l'Enseignement supérieur et à la recherche, a affirmé à l'AFP que l'Iran était «une grande nation scientifique dans un certain nombre de disciplines, les mathématiques, l'informatique, sans parler de la géologie, des sciences humaines. C'est une science de très grande qualité».

Venu en Iran avec une trentaine de responsables d'universités, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de grandes écoles françaises, M. Mandon estime que «les Iraniens sont à la recherche de savoir-faire technologique, car leur priorité c'est le développement de leur économie, la création et le développement d'entreprises».

Taux de chômage élevé chez les jeunes

Créer des emplois est un impératif en Iran où la croissance reste insuffisante à 4,4% et le taux de chômage à 12,7%. Ce taux grimpe à 26,7% chez les jeunes de 15 à 29 ans, parmi lesquels de nombreux diplômés, selon les derniers chiffres officiels.

Le pays commence à sortir de son isolement depuis la conclusion en juillet 2015 d'un accord sur son programme nucléaire avec six grandes puissances, dont la France, qui a permis la levée d'une partie des sanctions internationales qui frappaient de plein fouet son économie.

Thierry Mandon se souvient que lors de sa première rencontre il y a un an et demi avec son homologue iranien, Mohammad Farhadi, «les relations étaient extrêmement faibles» dans le domaine de la science et de la recherche.

«Depuis cette date, c'est absolument impressionnant (de voir) comme les coopérations directes entre établissements universitaires français et organismes de recherche iraniens se sont développées, et comme les projets de bourses de chercheurs iraniens en France ou français en Iran se développent», affirme-t-il, ajoutant: «Ma visite est faite pour accélérer encore ce mouvement très prometteur».

Paris souhaite en particulier faciliter la venue d'étudiants iraniens en France, actuellement 1800, contre 4000 en Allemagne et en Italie, 10 000 aux États-Unis.

Le parc technologique de Pardis s'intègre dans cette volonté commune de l'Iran et de la France d'intensifier leur coopération scientifique et technique au bénéfice des deux pays.

«Très certainement, la coopération entre les sociétés iraniennes et françaises va renforcer leurs capacités technologiques et leur donner plus d'accès aux différents marchés», estime le directeur du parc de Pardis.

L'Iran «se place en quatrième position en ce qui concerne les diplômés dans le secteur de l'ingénierie dans le monde», affirme Mehdi Safarinia, en ajoutant que pour les étrangers, «nos experts et le marché iranien présentent (donc) un grand avantage».