Les bateaux transportent une quantité impressionnante de marchandises au Québec. Mais quelle quantité, au juste? De quelle nature?La Presse Affairesdresse un aperçu chiffré du transport maritime dans la province.

110 millions

Il s'agit du nombre moyen de tonnes de marchandises manutentionnées par le réseau portuaire de la province chaque année. Il faudrait plus de 3,8 millions de camions pour transporter la même quantité de marchandises - les uns derrière les autres, ils feraient deux fois le tour de la planète. S'il veut continuer de subvenir à la demande, le secteur du transport maritime doit toutefois rajeunir ses infrastructures. «Le Port de Trois-Rivières est en pleine croissance. C'est très bon pour la région. Mais ils doivent quasiment refuser des bateaux parce que les quais sont pleins, dit Claude Comtois, professeur de géographie à l'Université de Montréal. Les administrations portuaires veulent aller de l'avant. Il y a de la volonté. Tout le monde attend la stratégie maritime du gouvernement du Québec. Vous allez faire quoi?»

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Il s'agit de la portion de marchandises internationales parmi toutes les marchandises chargées et déchargées dans les ports du Saint-Laurent.

312

Un navire parcourt en moyenne 312 km par litre de carburant pour transporter une tonne de marchandises, selon la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES). Un train peut atteindre 181 km, alors qu'un camion ne franchit que 75 km. Le bateau demeure le mode de transport international le plus avantageux. Plus généralement, c'est une manière efficace de transporter des biens sur de longues distances.

9 millions

C'est le nombre de tonnes de pétrole brut déchargées annuellement dans le Port de Québec. C'est équivalent à la quantité d'eau qui passe dans le Saint-Laurent en 15 minutes à Lévis. C'est assez pour remplir cinq fois le Stade olympique. Le pétrole est la principale importation sur le fleuve. D'ici quelques années, la quantité de carburant transportée par bateau au Québec pourrait augmenter. Si elle se réalise, l'inversion du flux de l'oléoduc 9B d'Enbridge apporterait du pétrole à Montréal. Il serait raffiné à Québec et vendu à la pompe dans la métropole. «Le transport entre les deux villes se ferait par bateau», explique Claude Comtois. L'oléoduc Énergie Est ouvrirait la porte à l'exportation de pétrole par bateau.

30 millions

Ce chiffre représente le nombre de tonnes de minerai de fer exporté annuellement à partir du Québec. C'est la quantité requise pour fabriquer 22 millions de voitures compactes - il faudrait un terrain de la taille de Laval pour stationner tous ces véhicules. Le minerai de fer est le principal produit exporté sur le Saint-Laurent, essentiellement à partir du port de Sept-Îles. «La majorité de ce minerai est destinée aux marchés internationaux. Une autre portion est envoyée vers la région des Grands Lacs pour manufacturer, par exemple, des pièces d'automobiles», explique Nicole Trépanier, présidente de la SODES.

5000

C'est le nombre de transits effectués chaque année sur le Saint-Laurent. En langage commun, on pourrait dire que c'est le nombre de déplacements. «C'est pas beaucoup. L'axe laurentien, c'est un fleuron. Quand on regarde d'autres fleuves dans le monde, comme le Yangzi en Chine, le Rhin ou le Danube, ça se compte dans les dizaines de milliers de mouvements de bateau», précise Claude Comtois. Il serait donc possible, selon lui, d'augmenter le trafic sur le Saint-Laurent. La SODES est du même avis. «On pourrait entre autres acheminer des biens par bateau sur la Côte-Nord lorsqu'il y a de gros projets miniers. Ça permettrait de désaturer le réseau routier», dit Nicole Trépanier.