Historiquement, les ports du Saint-Laurent ont surtout offert une liaison avec les ports d'Europe du Nord. Avec les années, toutefois, la desserte outre-mer se diversifie, particulièrement au profit de la Chine. Les Caraïbes, la Méditerranée et le Moyen-Orient se hissent aussi dans les provenances et les destinations de choix. Voici quelques ports étrangers avec lesquels les ports québécois ont entretenu des liens commerciaux en 2014.

Port d'Anvers, Belgique

Situé dans l'estuaire d'Escaut, le port d'Anvers est l'un des plus grands ports européens. En 2014, ce port a enregistré un trafic de marchandises de 199 millions de tonnes ! Il est le principal partenaire du Port de Montréal : environ un conteneur sur cinq qui y est manutentionné a pour origine ou destination le port d'Anvers. Ces échanges devraient augmenter avec l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.

Port de Rotterdam, Pays-Bas

C'est le plus grand port européen et le quatrième du monde avec un trafic annuel de 450 millions de tonnes de marchandises. Il donne directement sur la mer du Nord. Ses origines remontent au XIIe siècle. On y envoie entre autres du minerai de fer à partir du port de Sept-Îles et de l'aluminium à partir du port de Saguenay. « Il y a encore de grandes sidérurgies européennes qui dépendent du minerai de fer canadien », explique Claude Comtois, professeur de géographie à l'Université de Montréal, spécialiste du transport maritime.

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Port de Hambourg, Allemagne

Situé dans l'estuaire de l'Elbe, le port de Hambourg est spécialisé dans le transport de marchandises conteneurisées. Il est le deuxième port en importance pour le Port de Montréal. En 2014, plus de 145 millions de tonnes de marchandises - voitures, machines industrielles, électronique, textiles, produits agroalimentaires, etc. - sont passées par le port de Hambourg, qui occupe une place centrale dans l'économie allemande, employant pas moins de 151 000 personnes.

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Les ports chinois

Pratiquement inexistants sur le radar des ports québécois voilà quelques années, les ports chinois ont présentement la cote. « Avant, on exportait en majorité vers l'Europe et désormais, c'est vers l'Asie », résume Patsy Keays, directrice des affaires corporatives du Port de Sept-Îles. « Grâce au transbordement via le canal de Suez, le port de Montréal est aujourd'hui une alternative aux ports de la côte Ouest pour rejoindre le bassin Pacifique, notamment les marchés asiatiques », explique de son côté Mélanie Nadeau, chef des communications de l'Administration portuaire de Montréal.

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Port de Point Lisas, À Trinité-et-Tobago

Surnommé « les portes de l'Amérique », ce port des Caraïbes situé dans le golfe de Paria, à une vingtaine de kilomètres des côtes vénézuéliennes, occupe une position stratégique pour le transbordement de conteneurs en provenance de l'Europe et de l'Extrême-Orient. Il fait partie des ports avec lesquels échangent le plus les ports de Québec et Sept-Îles. Le port de Québec reçoit surtout du méthanol en provenance de Point Lisas.

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Port de Krishnapatnam, Inde

Si le canal de Suez favorise les échanges avec la Chine, c'est aussi le cas pour l'Inde, note le spécialiste Claude Comtois. Le port de Krishnapatnam en est un exemple, lui qui figure au sixième rang du tableau des destinations du port de Sept-Îles pour l'année 2014. Situé sur la côte est de l'Inde, ce port a été inauguré en 2008. Son développement devrait s'achever en 2020, et les autorités portuaires prévoient alors un trafic de 200 millions de tonnes de marchandises par an.

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Les ports brésiliens

Le Brésil est important pour les ports québécois. Le Port de Trois-Rivières calcule que 17 % de son trafic provient du plus grand État d'Amérique latine. Il est régulièrement en liaison avec les ports de Murucupi, Alumar, Vila Do Conde et Sao Luis. Le Port de Sept-Îles est aussi en lien avec le Port de Vila do Conde. Pour sa part, le Port de Québec nomme le Port de Sepetiba comme l'un des principaux ports avec lesquels il poursuit des échanges commerciaux. Il reçoit du concentré de fer en provenance du Brésil à destination de Rotterdam ou de la Chine.

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Les ports américains

« Le trafic maritime sur le Saint-Laurent ne se fait pas majoritairement avec les États-Unis », remarque Claude Comtois. Cela dit, les ports québécois sont tout de même en lien avec leurs voisins du Sud. Le port de Québec reçoit du pétrole brut en provenance du port de Galveston, au Texas. Le Port de Sept-Îles a des liens commerciaux avec les ports de Convent et Mobile, en Alabama, tandis que le Port de Trois-Rivières a davantage de liaisons avec les ports de Ludington, au Michigan, et de Lake Charles et Plaquemine, en Louisiane.

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Port de Sines, Portugal

« La Méditerranée est un marché en émergence pour les ports québécois », affirme le spécialiste Claude Comtois. On y fait beaucoup de transbordement. Le port de Sines en est un bon exemple. C'est l'une des plus larges installations portuaires du Portugal - et, pour la petite histoire, lieu de naissance de l'explorateur Vasco de Gama - et l'un des principaux ports pour lesquels le Port de Montréal offre une liaison, se classant troisième après Anvers et Hambourg.



Sources : Port de Montréal, Port de Sept-Îles, Port de Trois-Rivières, Port de Québec et Port de Saguenay.

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