L'automobile électrique ne fera-t-elle que passer sur nos routes... avant de s'envoler ? Plusieurs projets en développement ambitionnent d'utiliser la propulsion électrique pour nous transporter par les airs. Petit tour d'horizon.

L'Uber des airs

Après avoir bouleversé le transport routier des personnes, Uber vise à prendre de la hauteur. La plateforme américaine a embauché Mark Moore, un expert de la NASA, pour faire voler ses automobiles. Présenté en octobre 2016, le projet Uber Elevate vise à proposer des services de taxi d'ici 2026. « Cette vision a motivé plusieurs grandes entreprises aérospatiales, comme Embraer et Bell Helicopter, à travailler sur le sujet », observe François Adam, directeur général de l'Institut du véhicule innovant (IVI). L'appareil imaginé par Uber, à décollage et atterrissage à la verticale, servirait au transport de personnes dans les grands centres urbains.

Taxi drone à Dubaï

Dès le mois de juillet, le drone chinois Ehang 184 pourrait être mis en service à Dubaï pour transporter des passagers d'un point à l'autre de la capitale de l'émirat. Équipé de huit moteurs, ce taxi volant pourrait prendre à bord une personne durant 20 minutes, en volant jusqu'à 100 km à l'heure à 300 m d'altitude. L'appareil fonctionne en pilotage automatique, sans pilote à bord. « Ce type d'engins est devenu possible grâce à la hausse de la densité énergétique des batteries, commente François Adam. Le développement du marché des drones a entraîné une réflexion sur la possibilité de transporter des personnes en poussant la technologie. »

Kitty Hawk pour survoler les eaux

Un véhicule volant peut aussi être récréatif. C'est le pari qu'a fait Larry Page, le cofondateur de Google en investissant dans le projet Kitty Hawk. Cet engin est à mi-chemin entre la moto marine et un vaisseau sorti d'un film de science-fiction. Ce mini-avion personnel doté de deux gros flotteurs pourrait être mis en vente d'ici la fin de l'année. Le Kitty Hawk ne nécessite pas de licence de pilote d'avion. Ses huit moteurs peuvent porter une personne au-dessus d'une étendue d'eau jusqu'à une vitesse de 40 km/h. « D'ici 2020, on peut s'attendre à l'arrivée de plusieurs projets comparables sur le marché », croit François Adam.

La Pop.Up d'Airbus

La firme aérospatiale Airbus s'est mise à fréquenter les salons automobiles. La raison ? L'entreprise européenne y présente sa Pop.Up, une voiture volante autonome. L'engin peut rouler comme une automobile électrique. Mais il peut se transformer en drone transportant deux passagers, grâce à ses huit rotors. L'utilisateur saisit sa destination sur le tableau de bord, et le système calcule le meilleur moyen pour y parvenir : par la route, par les airs, ou par une combinaison des deux modes. Airbus prévoit de commercialiser son véhicule d'ici 10 ans. « De tels véhicules volants nécessitent une redondance des batteries et des propulseurs pour assurer le maintien en vol », commente François Adam.

La science-fiction par Terrafugia

Le TF-X de l'entreprise américaine Terrafugia est développé par d'anciens cerveaux du MIT. Après son décollage à la verticale, cet engin digne de la science-fiction peut être propulsé à 320 km/h par deux moteurs électriques de 300 ch. Son autonomie de 800 km et ses quatre places à bord lui promettent une nette avance sur ses concurrents, plus souvent limités à de courts déplacements. Certes, le marché est restreint puisqu'il faudrait compter 1 million de dollars pour obtenir un exemplaire... et pas avant 2025, année prévue pour sa commercialisation. « À long terme, les missions des voitures volantes s'élargiront avec la progression de leur autonomie », souligne François Adam.

Photo fournie par Ehang

La compagnie chinoise Ehang a obtenu l'approbation des autorités de Dubaï pour son drone-taxi.

photo John Locher, archives associated press

La compagnie chinoise Ehang a obtenu l'approbation des autorités de Dubaï pour opérer son drone-taxi.