Le Québec possède l'expertise requise pour s'engager sur les rails du transport électrique, affirme Laurent De Français, vice-président, transport urbain et ferroviaire, à SNC-Lavalin.

«Nous sommes à l'avant-garde dans ce domaine et il faut continuer dans cette direction pour renforcer l'électrification des transports en commun, a-t-il précisé en entrevue à La Presse Affaires. Il y a une grande activité autour de projets de transport innovants.»

Il ne cache pas son enthousiasme par rapport à la mise au point de nouvelles technologies pour améliorer les systèmes de transport et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre causées par les problèmes chroniques de congestion sur nos routes.

Secteur d'avenir

«C'est un secteur d'avenir, indique-t-il. C'est stimulant. D'ailleurs, un peu partout sur la planète, on assiste à une vague d'investissements énormes dans les transports en commun. Au Québec, il y a des défis majeurs à relever pour l'ensemble de notre filière, notamment pour les manufacturiers.»

Tout récemment, le consortium dont fait partie SNC-Lavalin a été choisi par le gouvernement de l'Ontario, à titre de soumissionnaire privilégié, pour réaliser le projet de train léger sur rail Eglinton Crosstown, dans la région de Toronto.

SNC-Lavalin a également dans son portfolio d'autres réalisations de systèmes légers sur rail (SLR), un peu partout au pays, notamment à Calgary. Cette réalisation a valu à la firme québécoise de remporter le prix national d'Ingénieurs Canada.

«Nous sommes une des rares sociétés québécoises, sur la scène mondiale, à maîtriser tous les aspects reliés aux transports en commun, que ce soit le financement, l'ingénierie ou la construction des exploitations», fait observer le vice-président de la firme d'ingénierie.

Le pont Champlain

Cette expertise pourrait constituer un atout majeur pour SNC-Lavalin quand viendra le temps de faire circuler un éventuel train léger sur le nouveau pont Champlain, dont l'inauguration est prévue pour 2018.

Chose certaine, la firme d'ingénierie-conseil suit ce dossier avec intérêt. «Nous avons remis notre rapport à l'AMT [Agence métropolitaine de transport], souligne Laurent De Français. Nous avons les compétences techniques. Il appartient toutefois au gouvernement de décider s'il va de l'avant, et avec quelle technologie.

«Un SLR sur le pont Champlain est techniquement possible», ajoute le vice-président, sans vouloir donner l'impression de tenter d'influencer la décision du gouvernement sur la pertinence de recourir à la technologie du SLR.

Rappelons qu'il y a deux mois, le gouvernement de Stephen Harper a choisi le consortium Groupe Signature sur le Saint-Laurent, dont fait partie SNC-Lavalin, pour la construction de la structure du nouveau pont.

Projets «structurants»

Quoi qu'il en soit, le vice-président chez SNC-Lavalin considère que Montréal n'a rien à envier à d'autres villes dans le monde en ce qui a trait à la qualité de son réseau de transports collectifs alimenté par l'électricité.

«Montréal a un superbe réseau de métro avec 417 millions de déplacements par année, ce qui est énorme, considère-t-il. Avec le métro, 70% des déplacements se font en mode électrique. C'est sans compter le réseau de trains de banlieue, mû à 50% par des systèmes électriques. Nous avons une longueur d'avance dans ce domaine.»

Il fait remarquer que d'autres projets «structurants» pour améliorer la fluidité des déplacements sont en voie d'être réalisés. «Mais il faut un consensus global pour aller de l'avant, nuance-t-il. Il faut prendre le temps de réfléchir, choisir les bonnes options, et tenir compte du contexte québécois.

«Un projet de transports en commun, précise Laurent De Français, ça demande du temps. Il faut en mesurer les impacts, ce n'est pas comme acheter un stylo!»

PHOTO FOURNIE PAR SNC-LAVALIN

Laurent De Français, vice-président, transport urbain et ferroviaire, chez SNC-Lavalin.

De Montréal à Vancouver

SNC-Lavalin aime rappeler qu'elle possède une expertise mondiale en matière d'infrastructures pour le SLR. Voici quelques-unes de ses réalisations. 

> Canada Line Rapid Transit Project, Vancouver 1,9 milliard 

> Confederation Line LRT, Ottawa 2 milliards 

> Evergreen LRT, Vancouver 1,4 milliard 

> Métro de Montréal (ligne 2 vers Laval) 803,6 millions 

> Calgary West LRT 700 millions 

> Edmonton North LRT 284 millions 

Source : SNC-Lavalin