Les entreprises disposent de moyens de plus en plus perfectionnés pour lutter contre le vol, le bris ou le vandalisme.

Vols de matériaux ou d'engins sur les chantiers, cambriolage dans des bureaux, vandalisme en marge de manifestations, fraude... Chaque année, les entreprises québécoises enregistrent des pertes de centaines de millions de dollars en raison de vols ou de bris et doivent se prémunir contre ces fléaux.

Pour assurer leur sécurité, elles utilisent du personnel de sécurité ou encore des coffres-forts ou des grillages.

Mais c'est du côté de l'électronique que les systèmes de sécurité sont en pleine mutation.

Les systèmes de vidéosurveillance sont les plus en vogue et avec les nouvelles technologies, leur popularité ne cesse de croître.

Des caméras de plus en plus perfectionnées

Les entreprises délaissent progressivement les caméras analogiques au profit des caméras IP qui sont reliées à un réseau sans fil ou à l'internet pour enregistrer et regarder des vidéos.

Les nouveaux systèmes de télésurveillance sont de plus en plus abordables et offrent une meilleure définition d'image. L'amélioration des technologies sur le plan de la compression des données et de la taille des bandes passantes permet également une transmission des données plus rapide et efficace et une capacité de stockage plus importante.

L'information peut être gardée plus longtemps et les images capturées sont facilement récupérées. Plus besoin de rembobiner de cassettes VHS pendant des heures.

«Les images peuvent être regardées en tout temps à partir de n'importe quel ordinateur ou téléphone intelligent connecté à l'internet», explique Jean-Claude Siew, président de l'entreprise de sécurité montréalaise Excellium.

«Les nouvelles caméras sont beaucoup plus simples d'utilisation et elles sont surtout proactives. Avant, on regardait les vidéos après un vol, mais maintenant, elles peuvent être directement reliées à une alarme ou bien un texto peut être envoyé pour prévenir qu'un intrus est dans le stationnement», poursuit-il.

On peut aussi souvent les manipuler à distance et elles sont dotées d'autres fonctions comme la détection de silhouette ou de plaque d'immatriculation, de capteurs de mouvements, de bruits ou de chaleur.

Selon une étude de MarketsandMarkets publiée en janvier, le marché mondial des caméras de sécurité va plus que doubler d'ici 2016 pour atteindre 25 milliards de dollars.

La biométrie: utiliser son corps comme carte d'accès

Les exigences en matière de sécurité et de contrôle d'accès sont de plus en plus accrues et d'autres procédés de surveillance comme la biométrie se démocratisent.

Celle-ci regroupe toutes les techniques qui permettent d'identifier avec certitude une personne à partir de ses caractéristiques physiques ou comportementales comme ses empreintes digitales, sa salive, le réseau veineux de sa main, son iris ou sa démarche.

Ces informations sont d'abord enregistrées et cryptées, puis conservées dans une base de données centrale ou sur une carte personnelle. Par la suite, le système vérifie l'identité de la personne en comparant les données qu'elle saisit dans le lecteur avec celles enregistrées au préalable.

Les systèmes biométriques permettent principalement le contrôle d'accès.

Au Canada, la technique est notamment utilisée dans les aéroports dans le cadre du programme Canpass Air de l'Agence des services frontaliers. Les voyageurs inscrits valident leur identité avec un système de reconnaissance de l'iris.

«Les entreprises intègrent souvent la biométrie à leur système de sécurité existant et la réservent par exemple à certaines salles particulièrement sensibles. C'est souvent le cas des entreprises pharmaceutiques», explique M. Siew.

Même si ces technologies sont de plus en plus accessibles, notamment le contrôle par empreintes digitales, leur coût est tout de même plus élevé que celui d'un système de sécurité traditionnel.

«Il faut avoir un réel besoin, mais pour certaines entreprises, c'est aussi une question d'image. En règle générale, le Canada et le Québec sont à la traîne», souligne-t-il.

Une des raisons de ce retard est l'encadrement juridique de la biométrie.

«Pour créer une banque de données biométriques, il faut d'abord remplir un formulaire auprès de la Commission d'accès à l'information du Québec et justifier son implantation», explique Antoine Aylwin, avocat chez Fasken Martineau.

«Mais avec les questions de respect de la vie privée et de vol d'identité, c'est aussi peut-être une question d'acceptabilité sociale.»