Mathieu Arcand ignorait où la vie le guiderait au terme de ses études de doctorat en 2008. Après avoir roulé sa bosse dans différentes entreprises du secteur des sciences de la vie et même lancé sa propre affaire, il a finalement trouvé sa place chez un géant de la pharmaceutique.

C'est sur la route qu'on attrape Mathieu Arcand, liaison scientifique médicale chez Norvatis, à l'occasion d'un entretien téléphonique.

Après un détour par Québec, le docteur en pharmacologie se dirige maintenant vers Rimouski. Les déplacements du genre sont maintenant monnaie courante pour le jeune quarantenaire et le conduisent même parfois jusque dans les Maritimes.

Pourquoi parcourir tout ce chemin ? Afin d'assurer un contact direct avec les spécialistes de la santé, à commencer par ceux qui signent les ordonnances. Les experts scientifiques comme lui cherchent notamment à aider les médecins à comprendre la valeur thérapeutique d'un médicament.

« Les médecins ne peuvent pas tout savoir. Mon rôle, c'est entre autres de discuter avec eux des données provenant de publications récentes. »

- Mathieu Arcand, liaison scientifique médicale chez Novartis

À la différence d'un représentant, le professionnel en liaison scientifique médicale ne suit pas des impératifs de vente, et cherche avant tout à informer le médecin. Son travail sert notamment à préparer le terrain en vue de la commercialisation d'un médicament qui vient d'obtenir le feu vert de la FDA ou de Santé Canada, ou qui fait l'objet d'une nouvelle indication.

« C'est un travail qui permet de mêler un côté très intellectuel - celui des données cliniques - avec un côté très humain », explique-t-il.

VIVRE L'HÉCATOMBE

Avant de se joindre à Novartis l'an dernier, Mathieu Arcand a pris le temps de lancer deux albums en tant que guitariste du « groupe rock scientifique » N=1. Mais il a aussi, et surtout, vécu de l'intérieur la transformation qui s'est opérée dans le secteur des sciences de la vie à la suite de la crise économique de 2008.

En novembre 2012, il travaille depuis déjà quatre ans au centre de recherche montréalais de PerkinElmer lorsque l'entreprise annonce sa fermeture. Le secteur vit alors une hécatombe, et les centres de recherche ferment les uns après les autres.

« J'en ai vécu, de la précarité, se souvient-il. Tout le monde s'est retrouvé en recherche d'emploi en même temps. »

Cherchant à mettre en valeur son expertise, il lance alors avec deux associés sa propre entreprise de service, Biopra. Un projet qu'il mettra finalement de côté.

Après un retour à l'emploi en 2015, il rejoindra finalement l'équipe de Novartis.

« Un an plus tard, je n'ai toujours pas terminé ma lune de miel, lance-t-il. Je suis vraiment sur mon X. »