Qu'on se le dise, les programmes de promotion de la santé et de prévention en milieu de travail sont rentables.

Au cours des dernières années, différents études et sondages ont été menés pour en mesurer les impacts. Pour les entreprises qui investissent dans la santé de leurs employés, les résultats sont au rendez-vous.

Au Mouvement Desjardins, on se préoccupe de la santé des employés depuis plusieurs années. À travers toutes ses filiales, l'organisation s'est donné une panoplie de mesures allant de la conciliation travail-famille au remboursement des frais liés au bien-être, en passant par les grands programmes de promotion des bonnes habitudes de vie, comme le Défi santé 5-30, auquel entre 10 000 et 12 000 employés s'inscrivent, bon an, mal an, à l'échelle provinciale.

«On investit depuis longtemps plusieurs millions par année pour la gestion de la santé, indique Réal Cassista, directeur, assurances collectives et gestion de la santé chez Desjardins. Pour savoir vraiment ce que cela apportait, nous avons été la première organisation au Québec à effectuer une analyse approfondie du retour sur l'investissement.»

Cette analyse, réalisée par des chercheurs de la direction de santé publique de Montréal et l'Institut de cardiologie de Montréal, sous l'égide de l'Institut national de la santé publique du Québec, portait sur environ 70% des employés de Visa Desjardins qui ont participé au programme «Ma santé, je m'en occupe!» L'objectif principal de ce programme est d'aider les employés à prendre leur santé physique et psychologique en main, et de leur donner des outils pour y arriver.

L'étude s'étalait sur une période de 3 ans et a démontré que la première phase du programme s'était avérée fort positive, avec une diminution du taux d'absentéisme de 28%, et une baisse du taux de roulement annuel de 54%, pour un retour sur investissement de 1,50$ à 3$ par dollar.

Impacts sur les employés

Des résultats fort intéressants ont été obtenus pour les employés de Visa Desjardins qui participaient au programme. Ainsi, 25% des fumeurs du groupe ont cessé de fumer. La proportion de participants ayant obtenu une note de 75% et plus pour la mesure de leur score de santé globale a doublé, passant de 18% à 36%.

Selon l'étude, la proportion de ceux qui consommaient cinq portions ou plus de fruits et de légumes par jour avait augmenté de 57%, tandis que la proportion de ceux qui pratiquaient 30 minutes d'activité physique cinq fois ou plus par semaine avait grimpé de 65%.

L'étude révélait également que 81% des participants se sentaient davantage capables de prendre leur santé en main. De plus, 81% disaient en savoir plus à propos de leur santé, et 80% estimaient que le programme les avait encouragés à changer leurs habitudes de vie.

> Des résultats qui en disent long

Un employé actif physiquement est 12% plus productif qu'un employé sédentaire

Un employé qui ne fume pas coûte 3150$ de moins par année à une entreprise qu'un employé fumeur.

Le fait d'éliminer un facteur de risque chez un travailleur augmente la productivité de 9% et réduit l'absentéisme de 2%.

70% des 100 meilleurs employeurs au Canada ont un programme structuré de prévention et de promotion de la santé, alors que seulement 15% des entreprises en général ont un tel programme.

Les recherches à l'échelle canadienne démontrent un retour sur investissement de 2,75$ à 4$ par dollar investi par l'employeur

Source: GP2S, La santé au travail, une avenue rentable pour tous, mémoire présenté au ministre des Finances Raymond Bachand durant la consultation prébudgétaire 2010-2011, janvier 2010.