Pour une jeune travailleuse autonome, réaliser ses rêves sans négliger l'épargne pour la retraite peut représenter un défi. Alexanne Laplante compte bien le relever !

Après trois ans dans une agence de publicité, la jeune femme de 25 ans s'est lancée à son compte en mars. Évidemment, sa première année comme entrepreneure en était une de transition. Elle pense pouvoir stabiliser ses finances cette année. « Je remettais toujours l'épargne retraite à plus tard, avoue-t-elle. C'est ma résolution de commencer cette année ! »

De son côté, son conjoint vient de terminer ses études et a décroché un nouveau boulot en janvier. Son salaire sera plus élevé que celui de Mme Laplante, soit les deux tiers du revenu familial.

Comme bien des jeunes, ce couple de la classe moyenne a plein de projets en tête : voyager, acheter une maison et fonder une famille dans quelques années. Par où commencer ?

DÉTERMINER SES OBJECTIFS

« La première chose à faire, avant de tomber dans les chiffres, c'est de voir les rêves et les objectifs de vie, estime Brigitte Felx, planificatrice financière chez RBC. Par exemple, comment voit-elle son entreprise grandir ? Est-ce qu'elle souhaite avoir des employés ? » Ces détails alimenteront ses discussions avec son planificateur financier, même s'ils risquent de changer au fil du temps.

De plus, puisqu'il ne pourra sans doute pas réaliser tous ses projets simultanément, le jeune couple aurait intérêt à discuter de ses priorités.

FAIRE UN BUDGET

Pour un travailleur autonome, la fluctuation des revenus est un défi. « On peut avoir un très bon mois suivi de quatre mauvais », illustre Nacim Hamane, planificateur financier à la Banque TD. Il recommande donc de commencer par mettre en place un fonds d'urgence correspondant à six mois de dépenses nettes. Le CELI serait un excellent véhicule puisqu'on peut effectuer des retraits facilement sans avoir à payer d'impôt. De plus, le contribuable retrouve ses droits de cotisation l'année suivante.

« Si elle n'a pas besoin de l'utiliser et qu'elle continue d'y accumuler de l'argent, ça peut devenir sa mise de fonds pour sa maison plus tard », souligne-t-il.

ÉPARGNER

Commencer à épargner tôt est payant. REER ou CELI ? Cela dépend des revenus et des taux d'imposition. Lorsque le revenu est peu élevé, l'économie d'impôt générée par un REER est peu importante. Mieux vaut alors garder ses droits de cotisation au REER pour plus tard dans sa carrière, quand le revenu sera plus important.

« À partir de 45 000 $ ou 50 000 $ net, c'est là que ça commence à être intéressant d'investir dans le REER », explique M. Hamane.

Il recommande d'ailleurs au conjoint de Mme Laplante de mettre de 10 % à 15 % de son revenu dans un REER. « Il pourrait en mettre une partie dans son propre REER et une partie dans celui de sa conjointe, suggère-t-il. Il va bénéficier malgré tout du remboursement d'impôt. »

L'argent du REER pourrait aussi servir à la mise de fonds pour l'achat d'une propriété. « Le Régime d'accès à la propriété permet de retirer 25 000 $ pour l'achat d'une première résidence sans avoir à payer d'impôt », rappelle Mme Felx.

SE PROTÉGER

Pour réaliser tous ses projets, Mme Laplante doit aussi s'assurer d'être bien protégée. Une maladie ou un accident pourrait avoir des impacts négatifs importants pour ses finances. « C'est important d'avoir une assurance invalidité, souligne M. Hamane. Le fonds d'urgence peut compenser un moment, mais il va finir par se vider. »

Que se passera-t-il en cas de séparation, d'inaptitude ou de décès ? Mme Felx recommande également de penser au testament, au mandat de protection et au contrat de vie commune (pour les conjoints de fait).