Après avoir travaillé de longues années, Jean-Guy Sabourin a décidé de prendre sa retraite en mai dernier. L'ingénieur en bâtiment de 62 ans a été un épargnant modèle. Il doit maintenant faire attention pour éviter que le fisc ne vienne trop gruger ses efforts.

Pour Jean-Guy Sabourin, l'argent n'est pas une source de stress. Au fil de sa carrière, il a obtenu des caisses de retraite dans certains emplois et a cotisé au maximum à ses REER. De plus, il reçoit une rente depuis le décès de sa conjointe précédente. Il n'a aucune dette et a des économies hors REER. Propriétaire d'un condo, il possède aussi un triplex dont il tire des revenus de location. Il évalue pouvoir bénéficier d'un revenu confortable de 85 000 à 90 000 $ par an pendant sa retraite.

S'il souhaite prendre de petits contrats occasionnellement, c'est surtout parce qu'il aime son métier. « Financièrement, je n'ai pas besoin de retourner travailler, mais je veux garder mon titre et continuer de faire de la consultation », explique-t-il. Ces contrats pourraient toutefois faire grimper ses impôts. « S'il est travailleur autonome, il peut déduire certaines dépenses pour en payer moins », souligne Guylaine Dufresne, directrice principale, investissement et planification financière, à la Banque Laurentienne.

« Il a bien géré ses affaires. Pour le moment, compte tenu de son taux d'imposition, il est préférable pour lui de retirer l'argent dont il a besoin de son épargne hors REER, soit de son épargne non enregistrée puis de son CELI. C'est d'autant plus vrai qu'il a toujours des entrées d'argent avec son immeuble à revenus. »

- Francis Sabourin, directeur, gestion de patrimoine, et gestionnaire de portefeuille chez Richardson GMP

CONVERTIR LE REER EN FERR

À 71 ans, Jean-Guy Sabourin n'aura cependant pas le choix de convertir son REER en FERR et de commencer ses retraits l'année suivante. Comme sa conjointe compte quelques années de moins que lui, il pourrait en tirer avantage. « Il peut utiliser son âge pour faire un retrait du FERR un peu moins élevé s'il n'a pas besoin de plus », conseille Francis Sabourin. Le moment venu, il recommande de faire une retenue d'impôt. Il aura ainsi mis de côté la somme à payer lors de sa déclaration de revenus.

D'ici là, Jean-Guy Sabourin a plusieurs idées de voyage en tête. L'an dernier, sa conjointe et lui sont allés en Europe et dans l'Ouest américain.

« Au printemps, nous allons trois semaines au Japon et nous avons aussi prévu aller à Orlando. Nous avons bien des projets ! » - Jean-Guy Sabourin

« S'il doit faire des retraits pour ses voyages, mieux vaut piger dans les épargnes hors REER, sinon cela fait beaucoup d'impôt à payer », souligne Francis Sabourin.

VENDRE SON TRIPLEX

Par ailleurs, le triplex de Jean-Guy Sabourin lui rapporte un revenu intéressant. « Cet actif s'est payé tout seul, note-t-il. Le seul revers, c'est qu'il faut s'en occuper. Pour l'instant, ça se gère bien, et je n'ai aucun problème avec mes locataires. » L'immeuble vaut près de 500 000 $. Il envisage de le vendre d'ici sept ou huit ans. Une bonne idée, estiment les experts ! « En vendant avant d'être obligé d'effectuer des retraits du FERR, cela lui permettra d'avoir un revenu un peu moins élevé et de payer moins d'impôt », explique Francis Sabourin.

Il doit toutefois prévoir de payer l'impôt sur le gain en capital au moment de la vente. « S'il continue à travailler un peu et qu'il a de nouveaux droits de cotisation au REER, il pourrait les conserver pour l'année de la vente du triplex, indique Mme Dufresne. Il pourrait ainsi réduire son revenu imposable et payer un peu moins d'impôt. »