Plus du tiers des 35 à 54 ans jugent qu'ils épargnent trop peu pour leur retraite, selon un sondage TD. Plusieurs craignent de ne pas être prêts à temps et de devoir travailler d'une façon ou d'une autre à la retraite. Comment rajuster le tir ?

Plusieurs membres de la génération X ont raison de s'inquiéter pour leur retraite. « Le taux d'épargne diminue, constate Émile Khayat, directeur de succursale chez TD Canada Trust. Sans compter que les rendements sont moins intéressants qu'ils l'ont déjà été. »

Que faire ? « Il y a plusieurs éléments de planification financière à considérer, comme l'optimisation fiscale et une meilleure gestion des dettes, note Éric Brassard, planificateur financier chez Brassard Goulet Yargeau, services financiers intégrés. Mais à la base, il n'y a pas de secret, il faut épargner. Plusieurs ne le font pas et vivent au-dessus de leurs moyens. Ils doivent consommer moins ! »

C'est ce qu'ont fait Mireille Giroux et Sébastien Duperron il y a deux ans.

« Nous avons éliminé les dettes de consommation que nous avions. Nous avons aussi acheté une voiture qui convenait mieux à nos besoins et qui va nous durer longtemps. Nous nous sommes également fixé des objectifs. » - Sébastien Duperron

Il reste seulement l'hypothèque. Un bon point pour eux ! Actuellement, près de deux membres de la génération X sur cinq identifient leurs dettes comme principal obstacle en matière d'épargne-retraite.

Autre avantage : le fonds de pension de Mme Giroux, fonctionnaire depuis une dizaine d'années. Le couple a aussi 105 000 $ en REER. Toutefois, M. Duperron n'y cotisera pas cette année. Travailleur autonome depuis l'été, le blogueur et traducteur souhaite se laisser un peu de temps. « C'est normal dans les circonstances et ce n'est pas grave », assure M. Brassard. Selon lui, le plus urgent serait de prendre une assurance-invalidité si ce n'est pas déjà fait. C'est un gros risque pour sa situation financière.

INVESTIR DANS LE REEE

Reste que le couple aimerait s'assurer d'avoir le nécessaire pour éviter d'avoir à travailler à la retraite. « Je pense que ce n'est pas mauvais, ce qu'on a, évalue M. Duperron. Mais on se demande à quoi ressemblera le coût de la vie une fois à notre retraite. Il y a aussi l'éducation des enfants. Pour l'instant, nous avons seulement 1200 $ dans un régime enregistré d'épargne-études (REEE). Ça fait des années que nous n'y avons pas mis d'argent. »

En raison des subventions d'au moins 30 % offertes dans le cadre du REEE, le couple devrait sans doute miser là-dessus avant de contribuer à son REER, note M. Brassard. « Ça ne signifie pas que tout l'argent accumulé doit servir pour les études des enfants, précise-t-il. Les parents pourraient très bien mettre le surplus dans leur REER ensuite. »

Pour y voir plus clair dans sa situation, le couple pourrait rencontrer un conseiller pour faire un plan. « Ils ont un bon portrait comparativement à bien d'autres, il y a du potentiel, note M. Khayat. Il y a toutefois tellement de variables à considérer dans tout cela. Entre autres, comment est-ce qu'ils envisagent leur retraite ? Avant, on disait qu'il fallait 70 % du revenu pour la retraite. C'est plus ou moins vrai maintenant. Les gens vivent plus longtemps, sont plus en santé et veulent faire plus de choses à la retraite. Le niveau de dépenses ne va pas nécessairement diminuer. Un professionnel va les aider à réfléchir et à mettre en place un plan d'action. »

Éventuellement, si son revenu de travailleur autonome le justifie, M. Duperron pourrait aussi songer à s'incorporer, ajoute M. Brassard. Cela pourrait notamment lui donner accès à des outils plus avantageux que le REER pour sa retraite.