Compagnie F célébrera bientôt son 15e anniversaire. Au fil des ans, l'organisme a aidé quelque 3000 femmes à créer leur propre emploi et, bien souvent, à réaliser un rêve!

Serrana Santana, propriétaire de Loustic Librairie, est l'une d'elles. La femme d'origine brésilienne est passionnée par les lettres, et les chiffres ne sont pas son truc. Malgré tout, elle souhaitait de se lancer en affaires. Pour y parvenir, elle a suivi un cours de trois mois. Mais après, un coup de pouce supplémentaire était nécessaire pour mener son projet à terme.

«J'avais besoin d'aide pour terminer mon plan d'affaires et obtenir du financement, explique-t-elle. Sans Compagnie F, je n'y serais pas arrivée. J'avais besoin d'être coachée.»

C'était il y a près de quatre ans. Aujourd'hui, sa librairie jeunesse est sur les rails. Mais comme plusieurs, elle continue de profiter de certains services de l'organisme. Elle a notamment suivi des cours supplémentaires pour mieux maîtriser certains aspects de la comptabilité.

Des rêves comme celui-ci, Roselyne Mavungu en a vu plusieurs se concrétiser sous ses yeux. La directrice générale de Compagnie F parle avec enthousiasme de son organisme. «Au milieu des années 90, les conditions économiques étaient difficiles, rappelle-t-elle. Plusieurs femmes se sont retrouvées sans emploi. À l'époque, un comité de réflexion mentionnait que l'entrepreneuriat pouvait et devait être le principal axe d'intervention pour aider les femmes.» Ainsi est née Compagnie F.

La clientèle de l'organisme est composée de salariées (40%), de prestataires d'aide gouvernementale (40%) et de femmes sans revenus (20%). Elles ont 35 ans en moyenne. Plusieurs ont fait des études et ont une famille. Deux sur cinq sont issues de l'immigration, comme Serrana Santana. «Il y a une similitude entre les aptitudes nécessaires pour se lancer en affaires et pour immigrer», note Roselyne Mavungu.

Les résultats d'une recherche à ce sujet seront d'ailleurs rendus publics en octobre.

L'organisme aide les femmes à explorer leur potentiel entrepreneurial. Ensuite, il leur donne le soutien nécessaire pour rédiger leur plan d'affaires, structurer leur entreprise, faire du réseautage et obtenir du financement.

Financement

Serrana Santana, elle, a aussi reçu deux prêts de 1000 et 2500$. De petites sommes qui ont fait toute la différence. «Le dernier m'a permis de me lancer dans le monde scolaire, explique-t-elle. Ça deviendra probablement la base de mon commerce.»

Obtenir du financement demeure le principal obstacle auquel se butent les femmes qui se lancent en affaires. «C'est surtout en raison de leur secteur d'activité, explique Roselyne Mavungu. Elles démarrent souvent des entreprises de service plus petites. La plupart du temps, elles doivent se tourner vers leur entourage pour obtenir du financement.»

Compagnie F les aide en proposant notamment le seul cercle d'emprunt féminin à Montréal.

Célébrations

Pour son 15e anniversaire, Compagnie F organisera différentes activités. En novembre, un spectacle-bénéfice aura lieu au Palais des congrès. Concours, conférences et grand rendez-vous de réseautage seront aussi au programme des prochains mois.