Ce n'est pas tout de vouloir créer et développer une PME, encore faut-il savoir dans quel secteur le faire. Car en optant pour un secteur plus porteur que d'autres, les chances de réussite seront alors plus grandes, peut-on croire.

Or, à priori pour les PME, tous les secteurs peuvent être porteurs, explique Joëlle Noreau, économiste principal chez Desjardins. Sauf peut-être ceux qui nécessitent de trop gros investissements, telle la production d'énergie.

«Ce qui importe, c'est de savoir ce que l'on a de différent à offrir ", précise-t-elle. Cela est vrai pour les produits comme pour les services.

«Souvent le succès d'une PME réside dans sa capacité à faire cheminer un groupe par le développement de systèmes, ou en devenant un satellite d'une plus grosse entreprise ", ajoute Mme Noreau.

Domaines porteurs

Les secteurs de la santé et de l'environnement sont particulièrement intéressants pour ce type d'intervention de la part de PME qui peuvent faire quelque chose de différent. Par exemple, dans le secteur de la santé, on pense aux développements de nouveaux types de pansements, à la sous-traitance pour les grands laboratoires, et à l'établissement des diagnostics.

Pour ce qui de l'environnement, de nombreuses occasions se présentent dans le développement de solutions de nettoyage et la conception de matériaux biodégradables.

Dans l'alimentation, l'emballage intelligent et auto-chauffant apparaissent également comme des secteurs porteurs.

Le secteur de la sécurité offre aussi des occasions d'affaires, par exemple, dans la conception de biens et services de détection.

Ce qu'il faut éviter, c'est ce qui est conventionnel et qui se fait à grande échelle, croit Joëlle Noreau. " Le créneau est généralement occupé par les grandes entreprises et la pénétration par une PME est très difficile, voire impossible ", dit-elle.

À éviter également, ce qui est trop facile. Car beaucoup de gens auront déjà trouvé les réponses et occuperont le créneau. " Les secteurs porteurs sont à l'infini, il s'agit de se poser les bonnes questions ", estime l'économiste.

Outils de mesure

À la Banque Nationale, on a identifié les secteurs les plus porteurs à long terme. Il s'agit de la santé, de la technologie, du cinéma, de l'agroalimentaire et de l'immobilier, dit Jean-Benoît Grégoire, directeur principal, Marché PME.

Mais comme on ne veut délaisser aucun secteur, plusieurs outils de mesure sont utilisés pour déceler les bonnes occasions, signale-t-il.

Tout d'abord, il y a la mesure du capital de risque. Quels sont les projets qui attirent le plus de financement de ce type ? " Ce sont ceux qui ont trait à la technologie propre, tel l'éolien, l'énergie solaire et ceux reliés au développement durable ", explique M. Grégoire

Ensuite, il faut connaître les investissements en immobilisation. " C'est un bon indicateur de ce que pensent les dirigeants d'entreprise pour l'avenir ", dit-il. Cette année, les investissements en immobilisation les plus importants ont été effectués dans les secteurs de la finance et de l'assurance, du commerce de détail, du transport et de l'entreposage, ainsi que des services professionnels.

Enfin, il faut évaluer la performance passée et future de l'économie québécoise. En s'appuyant sur le PIB réel, les secteurs qui ont la cote depuis 2012 sont les secteurs de la gestion de société et d'entreprise, la construction, les services immobiliers et de location, et les soins de santé.

Les secteurs de l'enseignement, du commerce de détail, ainsi que celui des arts et spectacles ont eu tendance à ralentir depuis le début de 2012.

Toutefois, les prochaines années pourraient être différentes. Selon les prévisions du groupe de recherche économique de la Banque Nationale, les secteurs qui devraient offrir les meilleurs taux de croissance sont le secteur manufacturier, les services commerciaux, le commerce de gros et de détail, l'exploitation forestière, et l'extraction de gaz et de pétrole.

Les entrepreneurs ne manquent donc pas de choix.