La large cuve en acier inoxydable, d'une capacité de quelques milliers de litres, se dresse au milieu de l'usine. «Un gros mélangeur à gâteau», décrit Marc Rioux, président de Finitec Canada.

Ne prenez pas la métaphore au pied de la lettre. Les produits qu'on y malaxe sont peut-être à base d'eau, mais ils ne sont pas comestibles: c'est dans cette cuve que sont versées et brassées les mixtures qui composeront les vernis, nettoyants, restaurateurs et autres produits d'entretien de parquets de la marque Finitec.

Dans son usine de 35 000 pi2, à Saint-Lambert-de-Lauzon, sur la rivière Chaudière, au sud de Québec, l'entreprise fabrique une quinzaine de produits liquides, pour la plupart en base aqueuse.

Surprise, sur les 34 employés de l'entreprise, seulement 4 se consacrent à la production. Finitec est une petite entreprise au pied agile...

Mais la belle tenue de l'économie canadienne depuis la dernière crise a incité quelques colosses étrangers à s'inviter sur sa piste de danse.

Pour ne pas faire tapisserie, Finitec prévoit augmenter sa production et améliorer sa productivité grâce au réaménagement de son usine. Au bouleversement de son usine, plus exactement...

Une nouvelle concurrence

«Dans la conjoncture économique mondiale, le Canada s'en est bien sorti, mais l'effet pervers, c'est que beaucoup d'entreprises viennent s'implanter au Canada parce qu'elles se disent qu'ici, ça va bien, observe Marc Rioux. On a vu beaucoup d'Européens venir sur notre marché, des gens qu'on connaissait, mais qui étaient seulement aux États-Unis. On a beaucoup plus de compétition.»

Cette nouvelle concurrence, il ne la dénigre pas. «J'ai beaucoup de respect pour ces gens-là, dit-il. Ce sont de belles entreprises, de bons produits. Il faut se battre plus fort.»

Mais pour mieux se battre, il lui faut mieux s'armer. En 2011, l'emballage et l'image de marque des produits Finitec ont été révisés. Marc Rioux voudrait maintenant doubler la production de son usine de Saint-Lambert-de-Lauzon. «Et ce n'est pas un voeu pieux d'un entrepreneur qui voit trop grand.»

Avec une seule cuve, Finitec ne fabrique obligatoirement qu'un seul produit à la fois. Après cinq ou six heures de production, la cuve est vidée et nettoyée et la chaîne de production est modifiée pour l'embouteillage et l'emballage d'un autre liquide. Il faudra plusieurs jours avant que le tour du premier produit revienne.

L'entrepôt fait office de tampon, avec des stocks suffisants pour soutenir quelques semaines de vente. «Il faut fabriquer plus chaque fois, mais il faut aussi être capable de fabriquer plus de produits différents. On a donc un double défi.»

L'entreprise avait fait un premier agrandissement de 8100 pi2 en 2006, et un deuxième de 4200 pi2 en 2010, pour atteindre 35 000 pi2. Un nouvel agrandissement sera peut-être nécessaire.

«On en a pour au moins un an ou un an et demi pour remodeler l'usine, ajouter de nouvelles machines, augmenter la capacité de production et la productivité, afin de maintenir nos prix, décrit le président. J'essaie d'absorber dans l'usine les augmentations de matières premières.»

Finitec doit mettre le pied au plancher. Prendre le virage de la croissance.

Tout cela sans déraper.