1. Distinguer innovation et rénovation

«Une bonne pratique est de faire de la véritable innovation», lance Michel Bundock, premier vice-président et directeur général du Groupement des chefs d'entreprise du Québec.

Il cite Elmar Mock, inventeur de la montre Swatch: trop souvent, les gens font de la rénovation plutôt que de l'innovation, disait-il.

La rénovation est un prolongement de l'existant, un pas de plus sur le même sentier: une amélioration, une révision, une mise à jour au goût du jour. «Tu fabriques une fenêtre et tu ajoutes une poignée différente, mais tu n'as pas inventé une nouvelle fenêtre», précise-t-il.

L'innovation de rupture, au contraire, rompt avec le présent, ouvre de nouveaux sentiers. «On fait quelque chose qui n'avait jamais été fait de cette manière auparavant», décrit M. Bundock. Un exemple: l'iPad. Ou l'iPod. Ou toute autre iPatente.

Bien sûr, les améliorations sont nécessaires et les petits pas mènent eux aussi au progrès. Mais c'est l'innovation de rupture qui permet un bond en avant.

2. Dissocier la phase de création de la phase de faisabilité

Michel Bundock, qui a visité le siège social du Cirque du Soleil, évoque la salle de créativité attenante au bureau de Guy Laliberté.

«Les gens s'assoient en cercle dans ce qu'ils appellent le forum de créativité. Il n'y a aucune limite. Les gens sont allés voir ce qu'il y avait de mieux dans le monde et ils le ramènent dans ce forum. C'est là que les spectacles naissent.»

Ce n'est qu'ensuite que l'idée est prise en charge par un autre comité, de faisabilité celui-là, responsable de la transformer en projet réalisable et rentable.

«Je vois ça de plus en plus couramment dans les PME, observe-t-il: la dissociation de la fonction de créativité et de la fonction de faisabilité.» On évite ainsi que la seconde n'entrave la première. Les idées peuvent jaillir sans contrainte, sans le frein des «oui, mais...», sans l'éteignoir des «attention, car...»

3. Innover dans toutes les sphères de l'entreprise

«L'innovation est habituellement associée aux produits, mais elle doit être partout dans l'entreprise», précise enfin Michel Bundock.

Tous ses services, toutes ses activités peuvent faire éclore l'innovation et en récolter les fruits.

«C'est vrai pour les méthodes de travail, l'image de marque, les relations avec les clients, les relations avec les fournisseurs. Je suis fasciné de voir que les gens sont en train de tout revoir et de placer l'innovation dans les cinq dimensions de l'entreprise: clients, ressources humaines, opérations, finances et environnement externe.»

L'innovation n'est plus l'apanage du service de recherche et développement. Marc Tison