La chaîne de montage de Henry Ford a révolutionné le monde moderne. Ce qui était au départ une simple innovation dans la méthode de production a changé à jamais la façon de faire de millions d'usines partout dans le monde.

À plus petite échelle, des améliorations dans vos procédés de fabrication ou de distribution peuvent entraîner la même révolution au sein de votre entreprise. Elles peuvent aussi en assurer l'avenir.

Rester compétitif

«La mondialisation des marchés a entraîné l'élimination des barrières tarifaires entre les pays. Elle a créé un mouvement de compétition tel à travers la planète, que sans innovation, les PME seront confrontées tôt ou tard à la faillite», prévient l'expert en développement organisationnel et en gestion de la créativité et de l'innovation, Michel Bélanger, fondateur du groupe-conseil Créativité Québec.

Une étude publiée en 2004 par Statistique Canada révélait que l'innovation de procédé est de loin plus importante que celle de produit pour la croissance de la productivité au travail.

L'organisme a constaté que les établissements qui innovent en matière de procédés ont un taux annuel de croissance de leur productivité de 3,6% supérieur à ceux qui ne le font pas.

Pour demeurer à flot, prévient Michel Bélanger, il faut plus que des simples améliorations en continu à vos procédés de fabrication ou de distribution. «Les études le prouvent, ce n'est pas suffisant. Il faut effectuer des changements majeurs pour rester compétitifs.»

Des changements majeurs

Comment faire, alors? «La clé, c'est que tout le monde, du sommet de l'entreprise au dernier employé en bas de l'échelle, soit sollicité, estime le consultant. Il faut créer une culture de la créativité. Inciter les gens à prendre des risques, à mettre des choses en doute, à poser des questions, à relever des défis.»

Pour y arriver, l'expert suggère de mettre sur pieds des programmes de participation concrets et de trouver des moyens, pas nécessairement financiers, de récompenser ceux qui ont des idées. «Les employés qui opèrent l'équipement, par exemple, sont bien placés pour savoir ce qui ne marche pas. Il faut les impliquer.»

Lorsque vient le temps d'implanter un nouveau procédé, la première étape est d'identifier ce qu'on veut changer ou créer. Puis, vient le temps de générer des idées, avec l'aide de son personnel, et de les évaluer. Une fois que la solution est choisie, il faut en planifier la mise en place. Penser au design, dresser les plans et devis, lancer l'appel d'offres, etc. On met ensuite le tout en opération.

«C'est plus prudent d'introduire les changements doucement pour ne pas brusquer les employés. Ils seront ainsi mieux accueillis», note Michel Bélanger

Il existe deux moyens d'améliorer ou de remplacer ses procédés. Une entreprise peut produire elle-même ses procédés, ou elle peut les acheter. «Si une PME a les moyens financiers nécessaires, elle peut demander à des experts de les implanter pour elle, dit le fondateur de Créativité Québec. Les chercheurs universitaires sont aussi de bonnes sources. Tout comme les clients et les fournisseurs, qui ont souvent de bons commentaires. Sans oublier les idées qui viennent de l'interne.»

Les logiciels de conception ou d'ingénierie par ordinateur sont de bons exemples d'une technologie qu'on achète.

Voir à long terme

«Il n'y a pas de moment précis où changer ses procédés, prévient M Bélanger. Le mieux est de toujours rester à l'affut. De se tenir au courant de ce qui s'en vient dans le futur et de suivre le courant. Ce n'est pas d'effectuer des changements parce qu'on est pris de panique, ou qu'on veut rattraper une tendance.»

Le web, les réseaux sociaux et le réseautage sont d'excellents moyens de rester à jour et de trouver de nouvelles idées, selon l'expert.

«Ce n'est pas tout de vouloir créer, encore faut-il avoir un climat propice», note-t-il.

L'OPINION D'ALAIN LEMAIRE

Si on peut dire qu'on est plus productif que d'autres, qu'on améliore notre efficacité, c'est grâce à l'amélioration des procédés. C'est directement relié.»

Pour améliorer notre compétitivité, il faut approuver des projets des investissements. La compagnie doit avoir la volonté de se développer, même si ses démarches n'apportent pas toujours une rentabilité importante ou immédiate. Les bénéfices sont peut-être sur le plan environnemental ou social, et cela peut avoir des répercussions positives bien qu'intangibles.