Au cours de ses 20 ans dans une entreprise manufacturière du Saguenay-Lac-Saint-Jean active dans le secteur de la forêt et du bois, Michel Taillon a remarqué un problème: «Les boyaux hydrauliques occasionnaient souvent des fuites. J'ai fondé Taimi pour régler ce problème-là», raconte-t-il.

L'entreprise a alors mis au point une forme de raccord tournant.

«Les unions traditionnelles ne tournaient pas et c'était ça le problème parce que lorsqu'on travaille, les boyaux bougent. Notre union super durable est capable de tourner et on peut faire pratiquement n'importe quelle forme d'installation hydraulique, que ce soit pour le secteur forestier, minier, pétrolier, gazier, de la construction, etc.», explique M. Taillon, technicien en génie mécanique.

Alors que Taimi se concentre sur la recherche et développement, la fabrication des pièces a été confiée à un sous-traitant de la région.

«Ensuite, nous faisons l'assemblage dans l'atelier que nous avons acheté dans le parc industriel de Saint-Prime.»

Démarrer ce genre d'entreprise dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean avait d'ailleurs plusieurs avantages, a rapidement remarqué l'entrepreneur.

«D'abord, parce que nous avons le bois. Si nous réussissons à faire fonctionner quelque chose dans nos quatre saisons pour l'industrie forestière, une des plus difficiles pour la machinerie, on peut pratiquement exporter ça partout.»

L'un des plus grands défis a toutefois été de se faire un nom.

«Lorsque nous avons signé une entente il y a un an et demi avec le troisième plus grand fournisseur hydraulique au monde, Gates, ça nous a ouvert 150 000 points de vente dans le monde. Cette entente a fait une grosse différence pour nous», explique Michel Taillon.

Fondé à la fin de 2005, Taimi exporte maintenant dans plus de 30 pays et compte parmi ses clients des géants comme Komatsu, Caterpillar et John Deere.

Deux éléments à ne pas négliger

1. Son image

«Souvent, les entrepreneurs démarrent leur entreprise chez eux, ou dans un local très bon marché parce qu'ils n'ont pas beaucoup d'argent. Il faut faire attention, parce le lieu où on s'installe devient en quelque sorte l'image de son entreprise et ça a tendance à rester longtemps. Sans nécessairement se ruiner, il faut trouver quelque chose de propre où on sera bien, où on pourra bien s'organiser et recevoir ses clients. C'est rassurant pour les clients et pour les partenaires économiques », affirme Édouard Bonaldo, directeur général du centre d'aide aux entreprises (CAE) Haute-Montérégie.

2. L'équipement professionnel

«Lors du démarrage, les entrepreneurs sont souvent portés à acheter des machines bricolées pour économiser. Ce n'est pas nécessairement un bon investissement parce que ça prend un minimum de professionnalisme. De plus, il est assez facile d'obtenir des prêts pour de l'équipement parce qu'on met la machine en garantie. D'ailleurs, les CAE et les CLD peuvent aider les entrepreneurs à se financer pour ça», indique M. Bonaldo.