Seulement 15,7 % des PME au Canada étaient détenues majoritairement par des femmes et 19,7 % appartenaient en parts égales à des femmes et à des hommes en 2014, d'après Innovation et Développement économique Canada. Six entrepreneures québécoises parlent innovation.

UN CAMPING BRANCHÉUn nouveau site web et une présence sur les médias sociaux : c'est ce qu'a mis en place Natasha Bouchard lorsqu'elle a repris l'entreprise familiale Camping Orléans, en 2008. Elle souhaitait s'assurer que l'établissement de l'île d'Orléans rayonne et maintienne sa classification cinq étoiles. Depuis, l'entreprise accumule les récompenses, dont le prix de la PME de l'année en 2015 de l'Association de l'industrie touristique du Canada. Sa nouvelle priorité : réduire le roulement de ses 14 employés saisonniers. « Je laisse beaucoup de souplesse dans la gestion des horaires, je donne des bonus annuels et offre des voyages à certains cadres. J'ai une belle équipe, je veux la garder. »

À L'AFFÛT DES TENDANCES WEBL'entreprise Cible a commencé par offrir en 2001 des services de stratégie en communication et marketing, puis la présidente fondatrice, Nathalie Ashby, a vu que les besoins étaient plus grands. Elle a donc décidé de se lancer dans la création d'outils numériques pour ses clients afin d'améliorer l'impact de leur stratégie. Elle remarque que les entreprises ont encore beaucoup à apprendre, étant donné toute l'interactivité des médias sociaux. « Elles ont besoin d'accompagnement pour développer leur image de marque et diffuser de bonnes histoires afin de se démarquer de la concurrence mondiale. » Après un déploiement au Québec et en Ontario, Cible souhaite maintenant prendre de l'expansion ailleurs au Canada, aux États-Unis et en Europe.

OSER LE TRANSPORT DES MÉDICAMENTOn ne transporte pas des médicaments de la même façon que du papier hygiénique. Santé Canada exige qu'ils soient maintenus à différentes températures, selon leur stabilité. Rares sont les acteurs qui se lancent dans cette aventure complexe qui nécessite des investissements. Jo-Ann Hayes, passionnée du domaine pharmaceutique, a décidé de le faire en achetant avec son mari l'entreprise familiale Williams Pharmalogistique, en 2012. « Nous avons investi pour acquérir des technologies, changer la flotte de camions et développer notre réseau partout au Québec, explique la présidente-directrice générale. Nous nous rendons chez les grossistes, les pharmacies, les médecins et les patients. » L'entreprise de 65 employés perce maintenant le marché ontarien.

MISER SUR LES ACCESSOIRES NICHÉSLorsque Danielle Déry a lancé l'entreprise de vêtements et d'accessoires pour bébés Perlimpinpin à Québec il y a 30 ans, le marché était loin d'être mondialisé. Quand la concurrence de l'Asie est devenue très forte dans le prêt-à-porter, elle a décidé de se concentrer sur des produits à valeur ajoutée. Il y a une dizaine d'années, l'entreprise a lancé le sac de nuit dans lequel bébé ne se retrouve pas déshabillé au petit matin. « C'était très populaire en Europe, mais peu connu au Québec, explique la présidente. Aller vers ce genre de produits spécialisés a été vraiment une bonne décision. » Après avoir investi le marché canadien, Perlimpinpin compte maintenant augmenter sa présence aux États-Unis.

LA PRÉVENTION CONTRE LE VIEILLISSEMENTDiminuer l'apparence du vieillissement préoccupe bien des gens. Mais, plutôt que de s'en tenir à apporter des corrections, comme le traitement des vergetures et les injections de Botox, Dermapure a décidé d'investir aussi beaucoup d'efforts dans la mise en valeur du marché de la prévention. « Nous entraînons la peau à ne pas relâcher en formant du nouveau collagène grâce à une technologie de radiofréquence », explique Marilyne Gagné, présidente fondatrice de Dermapure. L'entreprise investit régulièrement dans de nouveaux appareils pour rester à la fine pointe de la technologie. Dermapure a rejoint dernièrement le Groupe Functionalab qui possède aussi Jouviance. L'entreprise compte cinq cliniques au Québec et souhaite prendre de l'expansion au Canada, puis à l'étranger.

LA CHINE, ENSUITE L'ASIEOffrir des voyages en Chine aux Québécois à des prix plus abordables : c'était l'objectif de Martine Jing lorsqu'elle a démarré avec son mari l'agence de circuits touristiques Sinorama, en 2005. L'entreprise compte maintenant de nombreux bureaux dans le monde et environ 200 employés, dont la grande majorité est à Montréal. L'objectif est de vendre 35 000 voyages en Asie cette année. « Nous avons commencé par la Chine, puis nos clients voulaient visiter le Japon, le Viêtnam, la Malaisie, la Thaïlande, alors nous y avons développé des circuits, explique la présidente de Sinorama. Nous connaissons maintenant très bien les préférences de nos clientèles et nous demeurons à leur écoute pour continuer d'améliorer notre offre. »