Tungstène conçoit des lampes et des luminaires peints et assemblés dans son atelier de Granby. Le projet d'un duo d'entrepreneurs expérimentés qui a toutefois dû revoir sa stratégie de commercialisation rapidement afin de permettre à son entreprise en démarrage de traverser avec succès sa première année.

Novembre 2016. C'est le branle-bas de combat dans l'atelier de Tungstène.

Une poignée d'employés y assemble et y peint, de jour comme de soir, des lampes et des luminaires qui seront bientôt acheminés à une boutique éphémère à Montréal.

Les commandes abondent.

Le temps est précieux.

Les deux cofondateurs de l'entreprise, Jani Thibeault et Pierre Gagné, se rencontrent même en vitesse en bordure de l'autoroute 10, à mi-chemin entre Granby et Montréal, pour s'y échanger la marchandise.

Jamais le duo n'avait anticipé pareil succès. En trois semaines seulement, ce sont 200 luminaires qu'il auront vendus !

« Ç'a vraiment marché fort. Et cette expérience-là nous a fait réaliser plein de choses. » - Jani Thibeault

Premier constat : la vente directe au consommateur, plutôt que celle engendrée par le site web, allait devenir le moteur du succès de l'entreprise. Le duo s'attendait initialement à tirer 60 % de ses revenus en ligne. L'expérience, après un an d'existence, lui prouvera qu'il fallait plutôt prévoir 10 %.

« Le client qui achète nos produits a souvent plus de 30 ans et en est à l'achat de sa deuxième maison, explique Jani Thibeault. Ce sont des clients qui achètent moins en ligne et qui veulent surtout voir et toucher le produit avant de l'acheter. »

Mais l'aventure aura aussi été salutaire d'une autre façon. Tungstène envisageait à l'origine d'ouvrir elle-même un point de vente. L'expérience de la boutique éphémère aura eu raison de cette idée. « On propose des lampes personnalisées, ce qui veut dire beaucoup de travail avec chaque client, explique Jani Thibeault. J'ai compris que ce n'était pas pour moi. »

Ce constat en poche, la responsable du développement des affaires de Tungstène s'est allié les services de quatre boutiques au Québec, en plus de nombreux designers. Elle compte gonfler ce chiffre à une dizaine au cours de la prochaine année, et prévoit déposer le pied sur le sol ontarien.

COMPLÉMENTARITÉ

Pierre Gagné savait déjà que Jani Thibeault était taillée sur mesure pour former avec lui une équipe capable d'amener Tungstène très loin.

Le duo s'était côtoyé pendant plus de trois ans alors que monsieur travaillait dans l'entreprise que madame dirigeait. Fonceuse et animée par une vivacité qui, on l'imagine, défonce les portes en un claquement de doigts, celle-ci allait se charger du développement des affaires. Pendant ce temps, il allait se consacrer à la création de lampes, une passion qu'il aiguise depuis 2012.

« La mise en marché et le marketing demandent autant de temps que la création, explique M. Gagné. Je savais depuis longtemps que je ne pourrais pas tout faire seul. »

Se complémentant comme le font les pièces d'un casse-tête, les membres du duo misent aujourd'hui sur les forces de chacun pour mener leur barque, appuyés par une constellation d'entreprises sous-traitantes avec lesquelles ils font des affaires dans la région de Granby.

Tungstène en bref

Cofondateurs : Jani Thibeault et Pierre Gagné

Fondation : avril 2016

Nombre d'employés : jusqu'à 4

Créneau : design et fabrication de lampes personnalisées