Après avoir amené ses abeilles à Montréal, Québec, Toronto et Ottawa, Alvéole poursuit sa croissance. Le printemps prochain, des bureaux de la PME montréalaise ouvriront leurs portes à Vancouver, Calgary et Chicago.

«Nous faisons un test avec Chicago pour nous ajuster au marché américain avant d'y ouvrir d'autres bureaux», affirme Alex MClean, président d'Alvéole.

La PME loue des ruches, principalement à des entreprises et à des écoles, puis s'occupe de l'entretien et de la mise en pot du miel ensuite redonné aux organisations. L'objectif est d'éduquer les gens sur le fonctionnement des ruches et l'importance des abeilles pour la biodiversité.

Avec un taux de rétention de ses clients de 98 %, Alvéole double son chiffre d'affaires chaque année. Ce sont d'ailleurs des clients actuels avec des bureaux dans l'Ouest canadien qui ont poussé Alvéole à y prendre de l'expansion.

Pourtant, lorsque l'entreprise a démarré en 2012, rien n'annonçait ce succès.

« Notre modèle d'affaires n'existait pas dans le monde, on ne pouvait pas savoir si ça allait marcher, alors on y est allés par essais et erreurs. »

- Alex MClean

Si les ruches ont la cote actuellement, ce n'était pas le cas lors du démarrage de l'entreprise.

DÉFIS D'ÉDUCATION ET DE LOGISTIQUE

« Les gens ne voyaient pas l'intérêt d'avoir des ruches sur leur toit et ils trouvaient les abeilles dangereuses », raconte Alex MClean qui a cofondé l'entreprise avec deux amis, Étienne Lapierre et Declan Rankin Jardin, avec qui il a passé plusieurs étés à l'adolescence à travailler chez son oncle apiculteur au Manitoba.

Pour montrer qu'elles sont inoffensives, l'équipe a multiplié les rencontres et a même créé un calendrier d'apiculteurs nus au travail ! Et ça a fonctionné, puisque la cinquième édition est sur le point d'être lancée. Une année, plusieurs clients d'Alvéole se sont même dénudés pour la cause.

Faire de l'agriculture urbaine vient aussi avec son lot de défis logistiques. Il a fallu raffiner les interventions pour les adapter aux clients urbains, parmi lesquels on retrouve notamment le Palais des congrès de Montréal et SSQ Assurance.

« En ville, il faut que tout soit propre. Il faut avoir ça en tête lorsqu'on entre dans un immeuble aux planchers de marbre pour faire l'entretien des ruches. »

- Alex MClean

Alvéole a aussi dû concevoir des outils informatiques pour gérer les vérifications qui doivent être faites toutes les trois semaines dans ses 500 sites. L'information collectée est d'ailleurs accessible aux clients pour qu'ils puissent suivre l'évolution de leur colonie.

Alvéole a aussi peaufiné son modèle d'affaires pour fonctionner à l'année même si la production de miel est saisonnière.

« L'hiver, nous réinventons les rôles de chacun pour continuer à développer l'entreprise afin d'assurer une stabilité de l'équipe et la création de relations à long terme avec nos clients », indique Alex, qui a une quarantaine d'employés à temps plein.

Beaucoup de travail est à faire, notamment avec les produits dérivés emballés avec le logo du client : miel, bien sûr, mais aussi bougies, savons, baumes à lèvres.

« Grâce aux produits, nos clients continuent de parler de leurs abeilles tout au long de l'année et ils en font parler chez leurs clients qui reçoivent ces cadeaux », explique Alex, qui est aussi avec son équipe derrière l'entreprise de poulaillers urbains Poc Poc.

« On croit aux valeurs et à l'impact de l'agriculture urbaine, affirme-t-il. C'est dans ce courant-là qu'on veut développer nos entreprises. »

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

En plus de louer des ruches et de s'occuper de l'entretien, Alvéole met en pot le miel ensuite redonné aux organisations.