À 35 ans, l'épargnant se lance généralement dans de grands projets de vie et de grandes dépenses: achat d'une maison, enfants, voiture... S'il n'a pas commencé à cotiser au REER, il serait grand temps d'y penser. D'autres options s'avèrent intéressantes aussi, comme le CELI et le REEE.

Se protéger légalement

«C'est le temps de revoir les couvertures d'assurance familiale», affirme d'emblée Maxime Lamoureux, planificateur financier au Groupe Investors.

Une analyse complète des besoins d'assurance (assurance vie, invalidité, maladies graves) s'impose, pour que la famille soit bien protégée. Sans oublier le testament, le mandat en cas d'inaptitude et le contrat d'union de fait ou de mariage. «Dès qu'on a un minimum d'actifs ou des enfants, on doit faire ces choses-là. Ce sont ces outils légaux qui permettent de se protéger contre les aléas de la vie», poursuit-il.

Gérer sa carrière et son budget

À 35 ans, l'épargnant change souvent d'emploi tous les deux ou trois ans pour augmenter son revenu et sa valeur sur le marché. C'est aussi la période de sa vie où ses plus grands projets se réalisent. «Il faut voir la croissance de nos revenus versus nos dépenses. La tentation est grande de dépenser tout ce qu'on gagne. Un train de vie est basé sur un ensemble de dépenses, de petites décisions dont le total devient gros», affirme François Morency, président d'Aviso. Le planificateur financier recommande à l'épargnant de rentrer «dans l'esprit de la simplicité volontaire». «Il faut être critique face à sa consommation, avoir une bonne qualité de vie avec moins d'argent», dit-il.

Cotiser au CELI

À 25 comme à 35 ans, l'épargnant pourrait commencer à mettre de l'argent dans un compte d'épargne libre d'impôt (CELI). En 2014, il pourra mettre 5500$, et s'il n'a pas déjà souscrit à ce compte, il pourra cotiser 31 000$ d'un seul coup. «Pour le CELI, il faut démontrer une capacité d'épargner. À moins que le jeune de 25 ans soit très discipliné, je pense que le CELI convient mieux à la personne de 35 ans», estime M. Morency. Les sommes déposées dans un CELI croissent à l'abri de l'impôt et ne sont pas imposées au moment du retrait. Toutefois, ces cotisations ne donnent pas droit à une déduction fiscale, contrairement au REER. Généralement, dans le cas où il faut faire un choix entre le REER et le CELI, ce dernier est tout désigné si le contribuable anticipe que son taux d'imposition sera plus élevé à la retraite que durant sa vie active.

Le REEE, une option négligée, mais payante

L'épargnant qui souhaite avoir des enfants aura intérêt à ouvrir un régime enregistré d'épargne-études (REEE) dès l'arrivée d'un bébé. Cette option souvent négligée s'avère néanmoins très avantageuse pour les parents, plus encore que l'épargne dans un REER ou un CELI et le remboursement de l'hypothèque, en raison de la subvention gouvernementale de 30% (20% du fédéral, 10% du provincial). En cotisant 2500$, les parents peuvent ainsi obtenir la subvention maximale de 750$ par enfant, par année. Planificatrice financière chez Desjardins, Sophie Sylvain suggère également aux parents de rediriger dans le REEE les 100$ de prestation universelle pour garde d'enfants (PUGE) que leur verse mensuellement le gouvernement fédéral pendant six ans. «Plutôt que de le dépenser, c'est une bonne façon de partir un REEE. Ce montant peut devenir 130$ grâce aux subventions», ajoute-t-elle.