Un appétit pour le risque, des fonds négociés en Bourse et des fonds responsables. Quelles sont les tendances qui influeront sur vos finances personnelles au cours des prochains mois? Des experts dévoilent ce qui apparaît sur leur écran radar.

Le monde financier change très rapidement. L'investisseur d'aujourd'hui doit avoir des yeux partout: il doit gérer les risques des taux, des fluctuations des marchés et des monnaies. «Les marchés bougent tellement vite qu'il est devenu très complexe pour l'investisseur de s'y retrouver, surtout devant la multiplicité des produits offerts», constate Colette Bournival, vice-présidente, gestion privée et gestionnaire de portefeuille chez Gestion de portefeuille Landry.

Dans un contexte où la crise financière s'éloigne peu à peu, l'appétit des épargnants pour l'investissement revient graduellement, observe Maxime Lamoureux, planificateur financier au Groupe Investors. «Depuis quatre ans, les rendements ont été bons. Les gens épargnent autant sinon davantage que planifié", observe-t-il.

En raison des taux d'intérêt peu élevés, les produits financiers orientés vers les marchés suscitent davantage d'intérêt que les produits d'épargne à terme, indique Éric Landry, directeur principal, développement des produits d'épargne spécialisée chez Desjardins. «L'aversion au risque a diminué, ce qui favorise les fonds de commun de placement, les fonds de placement garantis ou les produits hybrides», énonce-t-il.

Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille et planificatrice financière à Gestion privée Peak, note que les fonds négociés en Bourse, en forte croissance, jouent un rôle plus important: «Ce sont des produits transparents et abordables. Contrairement aux fonds communs traditionnels, on sait exactement ce qu'on détient et on contrôle mieux l'allocation d'actifs. Il existe maintenant un grand nombre de produits permettant de bâtir un portefeuille diversifié.»

Les marchés et l'éthique

Malgré les soubresauts liés aux discussions budgétaires, l'économie américaine continue de se redresser. «Au moins une récession viendra perturber les marchés boursiers au cours de la prochaine décennie. Les signes montrent tout de même que le marché américain devrait être haussier pendant plusieurs années encore, affirme Maxime Lamoureux. Nous privilégions notamment les actions de grandes entreprises qui versent des dividendes croissants.»

«Si la croissance continue d'être généralisée, le Canada reviendra sur le radar des investisseurs, même si la dernière année a été moins profitable, affirme pour sa part Éric Landry. Le BRIC et certains pays d'Asie connaissent aussi un essor intéressant».

En matière de placements, M. Landry observe une autre tendance qui pourrait fort bien s'accentuer au cours des prochaines années: l'investissement socialement responsable. «On investit de plus en plus en fonction de nos valeurs. Il y a un attrait pour les énergies vertes, l'environnement et le respect des travailleurs à l'étranger, par exemple. Chez Desjardins, nous avons l'équivalent d'un peu plus d'un milliard de dollars de produits de ce type», souligne-t-il.