Obtenir un poste avec des responsabilités et un salaire plus élevés est une bonne nouvelle. Comment ajuster sa stratégie pour la retraite ?

Dans son ancien emploi, Marie-Claude Harnois avait fait le tour du jardin. Lorsqu'elle a eu la chance d'accéder à la direction générale d'ÉtudeSecours, une entreprise pour laquelle elle faisait de la consultation occasionnellement, elle a sauté sur l'occasion ! Bien qu'elle reste dans la classe moyenne, elle a maintenant un meilleur salaire grâce à son nouvel emploi et une meilleure conciliation travail-famille.

« J'ai un baccalauréat en linguistique et un deuxième en éducation, explique-t-elle. Je suis en train de finir de rédiger mon mémoire en éducation. Ce nouveau poste correspond à mes intérêts en pédagogie et à mes aspirations entrepreneuriales. » En tant qu'associée, elle peut participer aux décisions de l'entreprise de services éducatifs complémentaires et suivre des cours d'été en ligne.

Toutefois, la jeune mère séparée récemment est seule avec ses trois enfants. Il y a peu, elle s'est acheté une nouvelle maison, ce qui entraîne évidemment son lot de dépenses. Elle a peu d'épargne et n'a ni CELI ni REEE pour ses petits pour l'instant. Elle met 150 $ par mois dans son REER. « Quand tout cela va être réglé, je pourrai en mettre davantage de côté », souligne-t-elle. Mme Harnois se questionne sur la meilleure stratégie pour avoir une retraite confortable et de l'argent pour les études des enfants.

ASSURER L'AVENIR

Compte tenu de sa séparation récente, Mme Harnois aurait avantage à s'assurer que son testament et son mandat d'inaptitude sont à jour, estime André Lacasse, planificateur financier à Services financiers Lacasse.

Ensuite, elle devrait revoir ses assurances. Elle doit désigner la bonne personne comme bénéficiaire et vérifier si sa couverture est toujours adéquate. Son assurance invalidité doit être suffisante pour remplacer ses revenus et couvrir ses dettes.

« Son plus gros actif, c'est sa capacité à travailler. Il lui reste de nombreuses années devant elle sur le marché du travail. » - André Lacasse, planificateur financier à Services financiers Lacasse

De plus, elle pourrait être propriétaire d'une assurance vie sur la tête du père des enfants. « S'il paie une pension, elle recevrait un montant pour la remplacer en cas de décès », explique-t-il.

M. Lacasse lui recommande également de prévoir un fonds d'urgence dans un CELI.

OPTIMISATION FISCALE

Comme mère à la tête d'une famille monoparentale, Mme Harnois aurait aussi avantage à maintenir son revenu net assez bas pour bénéficier des prestations des programmes gouvernementaux, estime Karine Précourt, directrice, planification fiscale et successorale chez Placement Mackenzie. Plus le revenu augmente, plus il est avantageux d'investir dans un REER pour le réduire.

Cela pourrait aussi être avantageux si elle choisit d'investir dans un REEE pour ses enfants. « Quand le revenu familial net est de moins de 45 282 $, il y a une bonification des subventions sur les premiers 500 $, rappelle M. Lacasse. Avec trois enfants, c'est extrêmement intéressant. »

SALAIRE OU DIVIDENDES

Mme Harnois reçoit un salaire à titre de directrice générale. Serait-il plus avantageux, en tant qu'associée, de percevoir une partie de son revenu en dividendes pour payer moins d'impôt ? Une simulation détaillée pourrait le déterminer. Mais chose certaine, elle doit conserver une partie de sa rémunération en salaire.

« Si toute la rémunération était en dividendes, elle ne pourrait plus réclamer les déduction et crédit d'impôt pour les frais de garde, prévient Mme Précourt. Elle perdrait aussi la possibilité d'accumuler des droits de cotisation au REER. » - Karine Précourt, directrice, planification fiscale et successorale chez Placement Mackenzie

RETRAITE

Plus tard, un régime de retraite individuel pourrait être envisagé. « C'est un régime de pension à prestations déterminées plus avantageux que le REER, fait valoir Mme Précourt. Idéalement, on commence à y penser quand le salaire dépasse 100 000 $ et que la personne a de 50 à 60 ans. »