Plusieurs changements surviennent vers 65 ans dans le domaine de la planification financière, qu'il s'agisse de règles ou de stratégies. Il faut les prévoir et faire les meilleurs choix pour maximiser ses entrées d'argent à la retraite.

Une des premières choses à considérer, c'est l'âge auquel on choisit de commencer à obtenir ses prestations de la Régie des rentes du Québec (RRQ). Habituellement, on les reçoit à 65 ans. C'est l'âge «normal» de la retraite, selon la RRQ.

Mais c'est possible de les recevoir plus tôt, à 60 ans au minimum, ou plus tard, à 70 ans au maximum. Qui devrait se hâter d'encaisser, et qui devrait attendre?

Bien sûr, si une personne a peu de revenus de retraite autres que ceux de la RRQ pour subvenir à ses besoins, elle devra sans doute retirer ses rentes le plus tôt possible.

«Sinon, savoir quel est le meilleur moment pour prendre la rente n'est pas une chose simple. Plusieurs facteurs doivent être considérés», dit Alain Doucet, collaborateur à Question Retraite, organisme de sensibilisation sur la question.

On doit d'abord se demander si on risque de vivre plus ou moins longtemps que la moyenne.

Si on pense vivre très vieux, il sera préférable d'attendre pour recevoir un plus gros chèque. Si on croit qu'on vivra moins longtemps, le meilleur choix financier est de recevoir des rentes réduites, mais plus tôt.

Un autre point à considérer, c'est le montant des prestations. Certaines personnes ne recevront pas la rente mensuelle maximale de la RRQ, qui s'élève cette année à 1065$ pour les personnes de 65 ans, parce qu'elles ont eu une période réduite de cotisation. Cela peut être dû, par exemple, à une invalidité ou à une prestation familiale à laquelle ils ont touché.

Recevoir une somme moindre que la rente maximale de la RRQ vient «réduire l'avantage de retarder sa rente après 60 ans», dit M. Doucet.

Voici ce que ça donne en chiffres. En 2015, le fait de devancer le début du versement de la rente de la RRQ réduit le montant de la prestation de 0,56% par mois avant 65 ans. À l'inverse, si l'on attend après cet âge, la prestation est augmentée de 0,7% par mois entre 65 ans et le début du versement.

Prenons l'exemple de quelqu'un qui a droit au maximum de la rente et qui investit ses prestations de la RRQ à un rendement de 3% parce qu'il n'en a pas besoin pour vivre. Cette personne serait alors avantagée d'avoir attendu à 65 ans pour toucher ses rentes si elle vit au moins jusqu'à 74 ans et 7 mois, calcule Alain Doucet.

RRQ et PSV, des choix similaires

Les personnes à l'approche de la soixantaine doivent aussi réfléchir au moment où elles veulent recevoir leur pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et, si elles sont admissibles, le supplément de revenu garanti (SRG).

Actuellement, le versement de ces revenus de retraite commence entre 65 ans et 67 ans. Mais c'est possible de reporter le versement de la PSV jusqu'à 60 mois après la date à laquelle on devient admissible.

Comme dans le cas de la RRQ, il pourrait être avantageux d'attendre si on a des chances de vivre très longtemps.

«Cela dépend aussi d'autres facteurs, dit Alain Doucet. Si j'ai besoin de ce montant pour vivre, fort à parier que je n'attendrai pas pour en faire la demande. Une bonne planification de la retraite s'impose.»