Un plan financier doit être taillé sur mesure pour chaque personne. Il existe tout de même des stratégies et des scénarios types qui concernent un peu tout le monde. Voici quelques conseils et renseignements à connaître pour six situations dans lesquelles vous pourriez vous retrouver.

Faut-il opter pour des placements risqués...

La décision de placer son épargne dans des investissements plus, ou moins, risqués dépend de plusieurs facteurs.

«À la base, il y a le profil d'investisseur», explique Nathalie Bachand, planificatrice financière et collaboratrice chez Question Retraite, organisme de sensibilisation sur la question.

Le profil d'investisseur, c'est la vision qu'une personne se fait du risque et du rendement. La possibilité de voir ses placements perdre de la valeur à court terme est-elle un compromis acceptable en échange de rendements plus élevés à long terme? Quelle est ma connaissance du marché?

«Quand on est jeune, on peut généralement prendre plus de risques», dit Nathalie Bachand. On a alors davantage le temps de tirer profit de ses placements volatils.

... ou plutôt prudents?

Le profil d'investisseur, c'est donc une chose. Si l'idée de voir ses investissements perdre de la valeur momentanément cause de l'anxiété, il est préférable de choisir d'autres placements. Il faudra alors probablement favoriser les obligations et les autres titres à revenu fixe plutôt que les actions en Bourse.

«Au-delà de ça, plus on est près de la retraite, plus on sera entré dans la phase de décaissement, et plus la stratégie devra être conservatrice, jusqu'à un certain point», dit Nathalie Bachand.

À ce moment, la priorité n'est plus de maximiser la croissance. Il faut aussi penser à protéger une partie de son capital en choisissant des placements sûrs parce qu'on a moins le temps de se reprendre si le marché baisse à court terme.

Est-on célibataire...

Généralement, les célibataires et les personnes seules ont des besoins moindres en assurances par rapport aux personnes en couple ou ayant des enfants.

Un exemple: l'assurance vie entière. Elle s'applique jusqu'au décès et les primes sont habituellement fixes. On est donc certain que l'assureur paiera à un moment donné.

«C'est une police d'assurance pour couvrir un bien ou l'imposition au décès», indique Johanne Tremblay, planificatrice financière chez RBC Banque Royale.

Comme les célibataires et personnes seules n'ont pas d'enfants ou de conjoint, leur décès pose généralement moins de problèmes financiers à leur entourage. L'assurance vie, et l'assurance vie entière en particulier, est donc moins utile.

C'est un souci de moins pour plusieurs personnes seules en ce qui a trait au plan de retraite.

... ou en couple, sur le point de fonder une famille?

Les couples et les familles ont généralement des besoins plus importants en assurances, mais ils peuvent en contrepartie élaborer une stratégie fiscale qui est souvent plus avantageuse.

«Quand on reçoit des couples qui veulent faire leur plan financier conjointement, on peut alors travailler le fractionnement du revenu», dit Johanne Tremblay.

Le fractionnement du revenu à la retraite, c'est allouer une partie du revenu du conjoint au revenu le plus élevé - celui qui paie le plus d'impôts - à l'autre conjoint. Cette stratégie permet ainsi de payer moins d'impôts.

Est-on encore jeune...

Le plan de retraite se raffine avec le temps. On y ajoute des détails et la stratégie se précise. «Quand tu as 30, 35 ans, la retraite paraît bien loin», reconnaît Nathalie Bachand.

Il est alors bien difficile de dire comment elle se présentera et à quoi elle ressemblera. «La définition de la retraite, à 35 ans, est loin d'être évidente. Ça va arriver à 60 ans ou à 65 ans? Est-ce que j'aurai le même emploi?»

Quand on est jeune, l'essentiel est donc, selon elle, de rembourser ses dettes, d'avoir une stratégie d'épargne systématique et de viser une bonne santé financière. On trace les grandes lignes du plan de retraite.

«L'important, c'est de ne pas perdre cette habitude-là et d'éviter de surconsommer ou de se surendetter», dit Mme Bachand.

... ou si la retraite approche?

Mais par contre, quand la retraite se pointe à l'horizon, il faut penser davantage aux détails de son plan financier.

«Le projet de retraite devient alors plus précis. Là, on peut vraiment estimer les besoins réels de la personne», dit Nathalie Bachand.

C'est aussi le moment de faire les derniers efforts d'épargne. «Souvent, les gens mettent les bouchées doubles rendus là. Les enfants sont partis, l'hypothèque est payée et ils gagnent un des meilleurs salaires de leur carrière. Ça dégage des surplus.»