Les grands projets réalisés dans le cadre du Plan Nord touchent souvent à l'exploitation minière et forestière. Toutefois, bien d'autres types d'initiatives plus modestes en termes de millions investis se réalisent actuellement en passant souvent sous le radar des communautés au sud du 49e parallèle. En voici quatre à connaître.

SERRES COMMUNAUTAIRES NORDIQUES

Les légumes et les fruits frais ont toujours été rares dans les villages nordiques et vendus à des prix exorbitants puisqu'ils sont périssables et coûtent une fortune à transporter.

Ce n'est pas sans avoir d'effets sur la santé et le bien-être des populations locales. Heureusement, maintenant, des serres communautaires poussent dans plusieurs villages grâce à un programme de la Société du Plan Nord. Déjà, quatre projets ont été sélectionnés. Kangiqsualujjuaq construira sa serre, Kuujjuaq améliorera l'efficacité énergétique des siennes, alors que la Société Makivik, à Inukjuak, et la communauté crie de Whapmagoostui réaliseront des études de faisabilité de projets de serres. L'enveloppe annuelle du programme lancé l'été dernier est de 600 000 $.

NOUVEAU CENTRE DE RÉADAPTATION

Un nouveau bâtiment sera construit pour accueillir le Centre de réadaptation régional Isuarsivik.

Les serres communautaires de Kuujjuaq. Photo Société du Plan Nord.

Cet établissement offre depuis plus de 20 ans des services adaptés aux communautés du Nunavik aux prises avec des enjeux de dépendance. Le bâtiment actuel, construit en 1943 par l'armée de l'air américaine, peut seulement accueillir neuf patients à la fois. Le centre doit donc constamment refuser des gens et n'est pas adapté pour accueillir des familles et des enfants. Le projet prévoit 22 lits et l'équipe passera de 10 à plus de 40 employés. Il y aura aussi du suivi dans les communautés. Le gouvernement du Québec y investira 10 millions de dollars.

MISE EN VALEUR DES CHAMPIGNONS

Plus de 488 000 $ sont investis dans FaunENord, à Chibougamau, pour un projet de mise en valeur des polypores, des champignons de la forêt boréale qui pourraient avoir des propriétés pharmaceutiques.

Le Centre de réadaptation régional Isuarsivik. Photo Facebook

On sait que certaines espèces ont des propriétés anticancéreuses, anti-inflammatoires et antioxydantes.

On souhaite utiliser les principes biologiques actifs et les molécules associées à ces espèces pour réaliser des produits pharmaceutiques et cosmétiques.

Le projet permettra de faire l'inventaire des polypores, d'approfondir les connaissances sur leurs activités biologiques et leur composition chimique, puis d'étudier le potentiel de culture en laboratoire.

Le projet est réalisé en partenariat avec le Laboratoire d'analyse et de séparation des essences végétales de l'Université du Québec à Chicoutimi.



PROTÉGER LES BERGES


L'érosion des berges est un réel enjeu dans les municipalités côtières.

Un polypore pinicole. Photo Société du Plan Nord

Pour la freiner, un architecte à la retraite, M. Laurie Gauthier, a développé un système expérimental baptisé Rolodune, une stratégie de rechange à l'enrochement.

Son système est constitué de tuyaux de plastique troués remplis de conifères disposés en zigzags sur la plage pour permettre la formation naturelle de dunes afin de retarder l'effet dévastateur des vagues sur les berges. Le projet sur quatre ans de plus de 315 000 $ permet l'implantation du Rolodune sur trois sites à Pointe-Lebel, sur la Côte-Nord. Le suivi scientifique sera réalisé par l'Université du Québec à Rimouski.

Plusieurs MRC côtières suivent avec intérêt les résultats de l'initiative.

Le Rolodune, créé par l'architecte Laurie Gauthier. Photo Société du Plan Nord