Robert Coallier affiche un très long parcours qui l'a amené à occuper des postes de direction dans plusieurs grandes entreprises. Il est aujourd'hui chef de la direction chez Agropur coopérative.

Malgré une brillante carrière, Robert Coallier l'admet d'emblée : il n'avait pas vraiment de plan précis en commençant ses études supérieures à l'Université McGill. « C'était plutôt un bac général, avec des cours sur l'art et d'autres en finance », précise-t-il.

Il obtient son diplôme en 1982 et commence immédiatement à se chercher un emploi. « On était en pleine récession et décrocher un job à l'époque relevait de l'exploit. J'avais envoyé des CV dans plusieurs institutions financières et j'ai finalement obtenu un poste à la Banque Mercantile. »

C'est avec ce premier emploi que son attrait pour le milieu financier et le monde des affaires se confirme. Mais il réalise vite que ses études le limitent dans ses aspirations. 

Il décide donc de s'inscrire au MBA de l'Université Concordia, à temps partiel, où il suit des cours le soir et les fins de semaine. « J'y ai rencontré une foule de gens passionnants, provenant de milieux différents, et qui bâtissaient tous des carrières ou des entreprises. C'était extrêmement stimulant. Et j'y ai également consolidé mes connaissances en finance. »

Robert Coallier avoue avoir adoré la structure du programme, basée principalement sur des études de cas. « Ça m'a permis d'élargir mes horizons. Je me souviens que j'étais souvent surpris de constater que, pour le même cas, il y avait une foule de solutions différentes. »

« C'est là que j'ai compris qu'en affaires, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises solutions. Il y a plutôt celle qui nous va le mieux. »

- Robert Coallier, chef de la direction chez Agropur coopérative

Évidemment, faire un MBA demande du temps, de l'énergie et de la persévérance. « Je devais compléter le programme en sept ans maximum. Au bout de la sixième année, j'ai réalisé que je n'avais terminé que le premier cycle du programme. J'ai donc quitté mon emploi pour me lancer dans une année d'études intensives afin de finir ma maîtrise. »

Robert Coallier n'a pas détesté les horaires chargés qu'exige un MBA. Au contraire. « Ça te donne une discipline qui te suit pour le reste de ta carrière. J'ai réalisé qu'avec de l'organisation, tu peux toujours en faire plus. »

UNE BRILLANTE CARRIÈRE

M. Coallier décroche ensuite un poste de cadre supérieur à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il y restera jusqu'en 1996. Une expérience enrichissante qu'il qualifie lui-même « d'études post-maîtrise ». « J'ai rencontré des jeunes entrepreneurs passionnés, des gens brillants qui préparaient le Québec de demain. Ce fut une très belle période de ma vie. »

Il passe ensuite chez C-Mac, une entreprise spécialisée en composants électroniques, puis chez Molson où il occupe, entre autres, le poste de vice-président directeur. 

Puis, il poursuit son ascension en passant chez Dollarama, où il sera responsable des activités brésiliennes de l'entreprise, avant d'être promu au poste de chef de la direction financière.

Comment explique-t-il cet impressionnant parcours ? « J'ai toujours aimé relever de nouveaux défis, et puis il y a les gens aussi. Dans chacun de mes mandats, il y a des personnes extraordinaires avec qui j'ai aimé travailler et de qui j'ai énormément appris: Dennis Wood chez C-Mac, Eric Molson chez Molson ou Serge Riendeau chez Agropur. »

C'est justement ce dernier qui lui a proposé de devenir chef de la direction pour la coopérative laitière en 2012. « Après Dollarama, j'avais envie de relaxer et de ne siéger qu'à quelques conseils d'administration, comme celui d'Agropur. Mais Serge Riendeau m'a proposé le poste et j'ai accepté. »

D'AUTRES DÉFIS

La coopérative Agropur a réalisé plusieurs grandes transactions financières ces dernières années. Robert Coallier s'affaire maintenant à intégrer et optimiser toutes ces acquisitions au sein de ce réseau.

« Je ne peux pas affirmer que nous ne ferons pas d'autres acquisitions, parce que l'on ne connaît jamais l'agenda des vendeurs. Une acquisition est toujours un geste stratégique », tient-il à préciser.

M. Coallier recevra, le 12 novembre prochain, le prix du MBA de l'année décerné par l'Association des MBA du Québec. « Je ne cours pas après les honneurs, mais c'est certain qu'être reconnu par ses pairs, ça fait toujours plaisir. »