Le MBA pour cadres offert au campus Lévis de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) a développé une saveur entrepreneuriale adaptée à la région de Chaudière-Appalaches où l'on trouve la Beauce, notamment, réputée pour ses entrepreneurs.

«Environ la moitié de nos étudiants au MBA rêvent d'être propriétaires d'une entreprise. C'est assez surprenant», affirme Richard-Marc Lacasse, professeur spécialisé en entrepreneuriat et stratégie au MBA à l'UQAR.

Il remarque que les occasions ne manquent pas dans la région, alors que bon nombre d'entreprises familiales auront besoin de relève dans les prochaines années.

«Dans le programme, on aborde la question de l'achat d'une entreprise, indique le professeur. Dans le projet d'intégration, les étudiants sont amenés à concevoir ou à réinventer le modèle d'affaires d'une entreprise et parfois, c'est ce qui amène certains à vouloir acheter leur patron! D'ailleurs, Investissement Québec et le Fonds de solidarité FTQ poussent beaucoup pour financer la relève. Il y a des programmes généreux et différents outils.»

Attention d'avoir de trop bonnes idées, par contre, et de se faire jouer un tour par le patron!

«On a vu des étudiants au MBA arriver avec tellement de bonnes idées pour l'entreprise que leur patron, tellement heureux de voir que l'entreprise pouvait aller si bien, repoussait le moment de vendre!», s'exclame Berthe Lambert, directrice du MBA pour cadres à l'UQAR.

Clientèle type

Les cohortes de MBA pour cadres à Lévis sont formées de bien des entrepreneurs dans l'âme actifs dans différents secteurs, dont la transformation de métal et le plastique.

«Il y a un boom économique à Lévis, notamment, avec la grappe industrielle de métal, explique M. Lacasse. Une trentaine d'entreprises de transformation exportent aux États-Unis. Ce secteur s'est développé à la suite de l'arrivée de la raffinerie Ultramar qui demande beaucoup de sous-traitants dans le domaine du métal.»

Puis, à Saint-Damien, on retrouve l'entreprise de plastique IPL grâce à laquelle une quarantaine d'entreprises ont démarré.

«C'est de l'essaimage: l'entreprise laisse aller des employés-clés pour démarrer une entreprise qui deviendra un fournisseur, explique M. Lacasse. Nous abordons le concept dans un cours.»

À Rimouski, la clientèle est différente, et les professeurs adaptent leur enseignement.

«On retrouve davantage des gens des organismes parapublics, dans le domaine de la santé et de l'éducation notamment, précise Berthe Lambert. Le MBA leur permet d'obtenir des compétences en gestion nécessaires pour monter dans l'organisation.»

Formule d'enseignement

Vendredi, samedi et dimanche, une fois par mois pour permettre aux étudiants de continuer à travailler à temps plein. Il y a une relâche de deux mois environ l'été. Le programme se termine en 30 mois.

À Lévis, une cohorte démarre chaque année, alors qu'à Rimouski, c'est un groupe à la fois.