Il y a quelques décennies, apposer les trois lettres MBA (Master of Business Administration) à son nom faisait le plus grand effet auprès des employeurs. Maintenant, les programmes se sont multipliés, les diplômés MBA sont nombreux et il faut creuser davantage pour connaître la valeur réelle du diplôme.

Certains programmes acceptent des jeunes fraîchement diplômés du baccalauréat, d'autres choisissent des étudiants avec quelques années d'expérience de travail au compteur et on voit même arriver sur le marché des MBA donnés partiellement ou complètement en ligne.

La concurrence est féroce et les programmes évoluent constamment. Voici cinq grandes tendances remarquées dans les programmes de MBA pour augmenter les impacts sur les étudiants et leurs employeurs présents et futurs.

Employabilité

Pour se trouver dans une situation enviable après son MBA, il faut avoir un plan. Les universités sont de plus en plus sensibles à cet enjeu.

À McGill, les étudiants au MBA investissent 50 heures dans la préparation de leur avenir professionnel.

«Nous leur faisons passer des tests psychométriques pour qu'ils bâtissent leur carrière sur leurs forces et nous les accompagnons du début de leurs études aux démarches auprès des employeurs», affirme Marie-José Beaudin, directrice du Centre de carrières de la Faculté de gestion Desautels de McGill.

«Une question importante que nous posons dans le processus d'admission est «pourquoi voulez-vous faire le MBA à HEC Montréal?», indique Michael Wybo. Le MBA n'est pas une fin en soi, c'est un moyen pour arriver à ses fins, alors c'est important que l'objectif soit clair.»

International

Avec la mondialisation, étudiants et employeurs ont soif d'expériences à l'international.

À McGill, depuis deux ans, tous les étudiants au MBA vont à l'étranger.

«Chaque groupe voyage ensemble pour voir comment on fait des affaires dans un autre pays», affirme Don Melville, directeur des programmes de maîtrise et MBA à l'Université McGill.

HEC Montréal vient, pour sa part, de réaménager son calendrier notamment pour permettre à davantage d'étudiants de vivre une expérience à l'étranger.

«Avant, plusieurs activités se passaient en même temps alors que maintenant, les étudiants ont une plus grande flexibilité pour construire leur parcours de façon à inclure une expérience à l'étranger et des cours sur le campus pour développer des compétences ciblées», affirme Michael Wybo, directeur du programme de MBA à HEC Montréal.

PHOTO FOURNIE PAR L'UNIVERSITÉ MCGILL

Don Melville, directeur des programmes de maîtrise et MBA à l'Université McGill.

Réseau

«Pour l'employeur, le MBA est très intéressant lorsqu'il permet à l'employé d'apprendre beaucoup par l'expérience des pairs et qu'il peut, par le fait même, développer un bon réseau de contacts», affirme Nathalie Francisci, associée du bureau montréalais d'Odgers Berndtson, firme spécialisée en recrutement de cadres.

Qu'on fasse un MBA dans une prestigieuse université américaine, dans une université montréalaise, en région ou dans un programme en ligne, on n'échangera pas avec le même genre de personnes. Pour choisir son programme et son université, il faut en tenir compte.

«Il faut un programme solide dans une bonne université où la force des pairs inspirera le diplômé et fera de lui quelqu'un d'inspirant pour son équipe», ajoute Mme Francisci.

Intégration

De plus en plus, dans les MBA, la tendance est à l'intégration des différents champs d'études comme le marketing, la finance et la gestion des ressources humaines dans chacun des cours pour mieux refléter la réalité du terrain.

HEC Montréal a fait le saut cette année. «Les étudiants se plongent maintenant complètement dans un module à la fois qui intègre différentes matières et activités avec une plus grande flexibilité et les étudiants n'ont plus à préparer cinq examens pour des cours différents en même temps», explique Michael Wybo, convaincu que cette formule améliore la qualité des apprentissages.

McGill a été un précurseur en ce qui a trait au curriculum intégré mis en place en 2008 et peaufiné depuis.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

«Le MBA n'est pas une fin en soi, c'est un moyen pour arriver à ses fins », explique Michael Wybo, directeur du programme de MBA à HEC Montréal.

Profils variés

Avocat, ingénieur, travailleur communautaire: un nombre d'étudiants au MBA proviennent d'un autre domaine que l'administration. «Pour ces gens, le MBA est un gros plus puisqu'il vient en complément d'une première formation et il pourra permettre de donner une nouvelle direction à la carrière», affirme Nathalie Francisci.

À HEC Montréal, on tient à la diversité des profils d'étudiants dans les classes de MBA. «Nous cherchons les meilleurs étudiants, mais pas seulement des gens qui font carrière en institutions financières, affirme Michael Wybo. Les petites, les moyennes et les grandes entreprises ont besoin de bons gestionnaires, tout comme les organisations à but non lucratif et les organisations publiques. Nous avons besoin de bons leaders dans les différentes sphères de la société.»

PHOTO FOURNIE PAR NATHALIE FRANCISCI

Nathalie Francisci, associée du bureau montréalais d'Odgers Berndtson, une firme spécialisée en recrutement de cadres.

Employabilité

Pour se trouver dans une situation enviable après son MBA, il faut avoir un plan. Les universités sont de plus en plus sensibles à cet enjeu.

À McGill, les étudiants au MBA investissent 50 heures dans la préparation de leur avenir professionnel.

«Nous leur faisons passer des tests psychométriques pour qu'ils bâtissent leur carrière sur leurs forces et nous les accompagnons du début de leurs études aux démarches auprès des employeurs», affirme Marie-José Beaudin, directrice du Centre de carrières de la Faculté de gestion Desautels de McGill.

«Une question importante que nous posons dans le processus d'admission est «pourquoi voulez-vous faire le MBA à HEC Montréal?», indique Michael Wybo. Le MBA n'est pas une fin en soi, c'est un moyen pour arriver à ses fins, alors c'est important que l'objectif soit clair.»

Quelques chiffres sur les MBA au Québ

11 universités offrent des programmes de MBA ou de MBA pour cadres au Québec

> Université McGill

> HEC Montréal

> Université Concordia

> Université Laval

> Université de Sherbrooke

> Université du Québec à Montréal

> Université du Québec à Chicoutimi

> Université du Québec à Trois-Rivières

> Université du Québec à Rimouski

> Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

> Université du Québec en Outaouais.

1963

Premier MBA offert au Québec, à l'Université McGill

1964

Premier MBA offert en français au monde, à l'Université de Sherbrooke

Le MBA à l'Université Concordia

> Nombre d'années d'expérience de travail des étudiants, en moyenne: 5

> Nombre de diplômés par année: 100

> Proportion de femmes: 32%

> Salaire annuel de base des diplômés après trois mois: 78 000$

Le MBA à HEC Montréal

> Nombre d'années d'expérience de travail des étudiants, en moyenne: 7

> Nombre de diplômés par année: environ 150

> Proportion de femmes: 32%

> Revenu annuel total moyen des diplômés après trois mois: 99 732$

Le MBA à l'Université McGill

> Nombre d'années d'expérience de travail des étudiants, en moyenne: 5

> Nombre de diplômés par année: environ 90

> Proportion de femmes: 30%

> Salaire annuel de base des diplômés après trois mois: plus de 90 000$

Le MBA à l'Université de Sherbrooke

> Nombre d'années d'expérience de travail des étudiants, en moyenne: 7

> Nombre de diplômés par année: environ 150

> Proportion de femmes: 41%

> Salaire annuel des diplômés après trois mois: 73 000$

Le MBA à l'Université Laval

> Nombre d'années d'expérience de travail des étudiants, en moyenne: 5

> Nombre de diplômés par année: près de 400

> Proportion de femmes: 45%

> Revenu des diplômés après six mois: près de 57 000$

Le MBA Conseil en management à l'UQAM

> Nombre d'années d'expérience de travail des étudiants, en moyenne: 8

> Nombre de diplômés par année: environ 30

> Proportion de femmes: plus de 50%

> Revenu des diplômés après trois mois: environ 78 000$ (2011)