Plus de 30 universités offrent des maîtrises en administration des affaires (MBA) au Canada, dont 6 au Québec. Que proposent de différent les établissements des autres provinces? Très peu de choses car les programmes se ressemblent, constatent les directeurs de programmes.

«Au Québec, l'offre couvre la totalité des besoins. Plusieurs universités offrent des programmes qui m'apparaissent suffisants pour ne pas aller ailleurs», affirme Robert H. Desmarteau, directeur du MBA pour cadres à l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal.

Outre l'Université du Québec, cinq autres établissements québécois - Sherbrooke, Laval, HEC Montréal, Concordia et McGill - proposent des programmes MBA dont la longueur varie entre 12 et 24 mois.

Shai Dubey, directeur du MBA à temps plein de Queen's, en Ontario, voit également peu de différences entre les universités canadiennes. Il propose toutefois quelques pistes: la langue d'enseignement, et le passage du GMAT (Graduate Management Admission Test), non requis dans certaines écoles québécoises.

Et puis, il y a les droits de scolarité. À Queen's, à l'Université de Western Ontario et à l'Université de Toronto - trois des programmes les plus reconnus au Canada -, les coûts atteignent respectivement 90 000 $, 78 280 $ et 87 532 $. Mis à part McGill, qui propose depuis peu un programme à 72 500 $, les étudiants québécois débourseront généralement moins de 10 000$ pour obtenir un MBA d'une école québécoise. La moyenne nationale se situe autour de 23 000$.

Michael Wybo, directeur du programme MBA à HEC Montréal, estime que les étudiants doivent prendre en compte le retour sur leur investissement avant de faire leur choix. Une dette de plusieurs dizaines de milliers de dollars «est difficile à récupérer», dit-il, surtout en travaillant au Québec où les salaires sont plus bas.

Plus ouvert sur le monde

Ce critère n'a cependant pas dissuadé Jean-René Carle-Mossdorf d'étudier à l'extérieur du Québec. Séduit par son programme, il s'est inscrit il y a quatre ans à Queen's, l'une des meilleures écoles hors des États-Unis selon le magazine américain BusinessWeek.

«L'école mise sur une approche teambased (par équipe). Tu es dans une équipe et ça reste pour tous les travaux pendant le programme, ce qui développe ton sens de la reparti, et te permet d'interagir avec des gens qui ont différentes expériences», raconte-t-il.

Ultimement, Jean-René Carle-Mossdorf, qui travaille aujourd'hui au bureau montréalais de la firme Fidelity Investments, a choisi «la totale»: une école prestigieuse, une approche particulière à l'enseignement, et un programme à temps plein sur 12 mois, ce qui lui a permis de retourner plus rapidement sur le marché du travail. Sans compter le réseau et le service de placement de Queen's, dont le rayonnement est pancanadien.

«Ça montre que tu es motivé d'aller étudier à l'extérieur du Québec. Mes anciens camarades de classe travaillent partout dans le monde et mon réseau professionnel est beaucoup plus large», dit-il. Mais en fin de compte, ajoute-t-il, «chacun va chercher ce qu'il veut dans son MBA».

Michael Wybo reconnaît que chaque université «détient des liens plus étroits avec la communauté d'affaires de la ville où elle est implantée», mais il persiste et signe. «Pour moi, la décision est moins sur les opportunités, mais sur l'investissement. Si je veux avancer dans ma compagnie, et je peux payer 10 000$ ou 80 000$ pour plus ou moins la même éducation, pour moi le choix est évident».