« Nous sommes prêts, résume Sylvain Simpson, président de la PME lavalloise Croesus. Nous allons d'abord nous attaquer au marché américain, puis nous irons en Europe, en Australie et même au Mexique. »

En vertu de cette expansion, la PME s'attend à ce que les actifs sous gestion des clients qui utilisent - ou qui vont utiliser - la plateforme Croesus « augmentent considérablement » au cours des trois à cinq prochaines années. Le nombre d'employés devrait également passer de 170 à 250 au cours de la même période.

« Ce positionnement et cette pénétration de nouveaux marchés s'inscrivent dans le plan stratégique de l'entreprise, précise-t-il. C'est clair que nous voulons sortir du Canada pour aller offrir nos solutions et nos logiciels aux banques et aux firmes de courtage indépendantes qui font de la gestion de portefeuille pour leurs clients. »

« Nous avons de solides assises au Canada. La presque totalité des banques utilisent nos logiciels pour la gestion de portefeuille de leurs clients. Nous travaillons très fort pour convaincre la Banque de Montréal, la Royale et la Scotia de faire appel à nos services. » - Sylvain Simpson, président de Croesus

RECRUTER ET RETENIR

Chose certaine, cette croissance oblige la PME technologique à multiplier ses efforts pour recruter des développeurs, des administrateurs de systèmes et des analystes d'affaires.

« Ce n'est pas si simple que cela, trouver des employés qualifiés, convient le président de l'entreprise, en poste depuis octobre 2016. Il faut non seulement les recruter, mais aussi les retenir. »

Il constate que l'arrivée, dans le marché montréalais, des géants Microsoft et Google « met beaucoup de pression » sur le marché de l'emploi.

« Ce sont des géants qui ont des moyens financiers considérables et qui bénéficient de subventions, soumet-il. Nous devons rivaliser contre eux pour trouver notre main-d'oeuvre, en ne misant pas uniquement sur les salaires, mais en faisant preuve d'originalité, en mettant en place des conditions pour les rendre heureux au travail. »

DE NOUVELLES TENDANCES

Au-delà du recrutement de nouveaux cerveaux, il y a de nouvelles tendances qui sont venues changer la donne dans le marché du placement, observe par ailleurs le président de Croesus.

« On les appelle les fin tech, dit-il à propos des entreprises de technologie spécialisées dans la finance. C'est à la mode. Ce sont parfois des entreprises en démarrage, locales ou américaines, susceptibles de venir jouer sur notre terrain. »

Cette concurrence le préoccupe.

« Mais c'est un défi de tous les jours, met-il en perspective. On se doit de se positionner avec des offres de services encore plus personnalisées pour ne pas se faire damer le pion par ces joueurs. Ça nous oblige, aussi, à nous remettre en question sur nos pratiques. »

Un exemple ?

« Avant, les conseillers en placement géraient le portefeuille de leurs clients essentiellement en fonction des titres boursiers qu'ils achetaient pour eux, expose-t-il. Aujourd'hui, on parle de plus en plus de robots-conseillers qui font de la gestion par modèles. Les conseillers en placement sont devenus des analystes. C'est beaucoup plus complexe. »

CROESUS EN BREF

Année de fondation : 1987

Nombre d'utilisateurs : 10 000

Actifs sous gestion (des clients qui utilisent la plateforme Croesus) :

1000 milliards