Lemay a connu une croissance de 15 % depuis l'an dernier, mais prévoit doubler son chiffre d'affaires, actuellement de 43 millions de dollars, d'ici cinq ans. Pour y arriver, le cabinet d'architecture mise sur une stratégie ambitieuse à plusieurs volets. Quelle est la recette de son succès?
Fusions et acquisitions
Depuis un peu plus d'un an, Lemay a fait l'acquisition des filiales québécoises du groupe IBI et de la firme Andres Escobar & Associates. La boîte québécoise planifie d'autres acquisitions, bien que rien ne se soit encore concrétisé.
L'idée générale derrière ces rachats est d'obtenir une clé qui lui ouvrira la porte d'un marché spécifique dans l'objectif d'élargir ensuite l'éventail des services offerts.
De gros plans dans la Grosse Pomme
Avec Andres Escobar, Lemay a ouvert la porte du marché new-yorkais.
Fidèle à sa stratégie de croissance, l'entreprise veut éventuellement travailler là-bas sur des bâtiments complets, qu'il s'agisse de bureaux, de développements à usage mixte ou de projets résidentiels ou hôteliers, et en faire autant l'architecture que le design urbain et intérieur.
Un «hub» à Montréal
Le but ultime de la stratégie de croissance par fusions et acquisitions : exporter la créativité montréalaise.
Dans la vision de l'entreprise, les architectes, concepteurs et autres designers urbains seront installés principalement à Montréal.
« À l'étranger, il y aura surtout le développement de marché et le suivi de clients », explique Louis Lemay. Il est le président de l'entreprise, mais il se dit aussi facilitateur de l'excellence.
Réussir une fusion
Difficile d'établir une recette pour réussir une fusion-acquisition, estime Louis Lemay. Mais à la base, la vision globale des entreprises doit assurément être compatible. « Ensuite, il faut comprendre nos forces, bâtir là-dessus et soutenir les secteurs de l'entreprise qui en ont besoin. »
Avec Andres Escobar, la tâche est assez aisée : l'équipe est rodée et partage une vision et des objectifs communs. « Avec IBI, c'était plus complexe, dit Louis Lemay. On devait arrimer trois cultures d'entreprise, avec des différences dans le style de leadership, l'embauche et la relation client. »
Visées internationales
Pour atteindre ses objectifs de croissance, Lemay veut maintenant consolider sa position au Canada.
L'entreprise montréalaise compte ensuite poursuivre sa croissance à l'international. Présente à New York, Shanghai, Pékin et Haïti, elle vise à développer, dans l'ordre, la Chine, certains pays d'Amérique latine comme le Mexique et le Panama puis les régions américaines de la côte Est et du sud-central.
Planifier son internationalisation
Pour croître, il faut savoir planifier son internationalisation, mais aussi retourner à la planche à dessin quand la réalité du terrain ne correspond plus au plan.
« Par exemple, notre vision initiale était d'établir notre positionnement canadien avant d'aller aux États-Unis », dit Louis Lemay.
Mais les vents ont tourné, l'économie américaine a repris de la vigueur et le taux de change s'est montré favorable. M. Lemay a donc décidé de saisir l'occasion de développer le marché de New York. « Il faut être flexible », affirme-t-il.
Le tremplin new-yorkais
Du point de vue de la croissance à long terme, la décision d'aller à New York pourrait avoir un impact fort positif, car il s'agit d'un des marchés les plus difficiles à pénétrer, mais aussi l'un des plus porteurs.
« C'est une ville à partir de laquelle une entreprise peut rayonner, dit Louis Lemay. Quand on est à New York, on a de l'écoute partout ailleurs. »
Multidisciplinarité
Une autre facette importante de la stratégie de croissance de Lemay est l'intégration verticale. Concrètement, cela signifie offrir non seulement des services d'architecture, mais aussi de design urbain et de design d'intérieur.
L'avantage de l'intégration verticale
Pour bien concevoir l'architecture d'un bâtiment, il faut savoir dans quel environnement celui-ci se retrouvera. Il faut aussi comprendre comment les gens vivent dans les édifices, ce qui relève du domaine du design d'intérieur.
« Plutôt que de faire partie d'une addition de services où personne ne sait comment il contribue au tout, on a un objectif commun, explique Louis Lemay. Dans le domaine de l'environnement bâti, il faut avoir une vision holistique si on veut créer de la valeur pour le client. »
Lemay en bref
Employés : 400
Projets en cours : 500
Fondation de l'entreprise : 1957