Douze entreprises québécoises viennent de se tailler une place parmi les mieux gérées au Canada dans le cadre du concours de la firme Deloitte. La province bat ainsi le record de neuf lauréates établi en 2012.

Cette performance s'explique notamment par l'amélioration de la situation économique québécoise. «Les dernières années, c'était plus difficile au Québec, alors que ça allait mieux dans d'autres provinces comme dans l'Ouest canadien, explique Brigitte Vachon, associée et leader chez Deloitte Société privée. On avait de la difficulté à aller chercher les entreprises qui pourraient remplir tous les critères du concours. Certaines ont fait preuve de prudence dans les dernières années, et ç'a fini par payer.» Quant aux entreprises de l'Ouest, elles pâtissent actuellement d'une pénurie de talents pour les postes de hauts dirigeants, ce qui entraîne une réduction des profits.

Les lauréates québécoises se sont notamment démarquées par la gestion des ressources humaines. «Elles accordent beaucoup d'importance à la gestion des talents, pour attirer les meilleures personnes et les garder», constate Mme Vachon. Elle cite aussi en exemple des entreprises qui n'hésitent pas à envoyer leurs hauts dirigeants pendant plusieurs semaines dans de grandes universités, comme Harvard, afin d'améliorer leur direction et leur gestion.

De plus, Mme Vachon souligne les efforts déployés par les entreprises pour continuer d'innover, pour exporter et améliorer leur productivité. «Elles sont aussi très bien structurées à l'interne, juge-t-elle. Elles prennent le temps d'examiner les enjeux prioritaires de leur industrie et se structurent en conséquence.»

Selon elle, les lauréates s'inspirent beaucoup de la manière dont les très grandes entreprises sont structurées. Tout ce travail rapporte. Le taux de croissance moyen des sociétés les mieux gérées était de plus de 10% dans les dernières années!

Des défis à relever

Il reste néanmoins des défis importants pour les entreprises québécoises qui aspirent à se classer parmi les mieux gérées. «L'exportation en demeure un, croit Mme Vachon. Des études montrent que c'est tellement important pour augmenter la productivité.» Elle estime également que la croissance par acquisition est une avenue que les entreprises devraient étudier davantage.

Le commerce en ligne et les médias sociaux devraient aussi prendre une place plus importante dans les entreprises. «Dès qu'elles sont dans le secteur de la consommation, elles doivent être présentes pour informer les consommateurs et vendre leurs produits et services, estime Mme Vachon. Et ce n'est pas tout d'être en ligne, il faut créer une expérience. Il y a encore des efforts à faire, nous en sommes seulement à nos débuts.»

Actuellement, les entreprises québécoises représentent le quart des nouvelles lauréates, mais à peine 13% des entreprises les mieux gérées, toutes catégories confondues. «Le programme existe depuis 22 ans, indique Mme Vachon. Or, nous étions moins présents au Québec au début, alors que le programme était extrêmement populaire dans l'ouest du pays. C'est ce qui explique la plus faible proportion de la province.»

Quelques chiffres



12 nouvelles lauréates au Québec, ce qui place la province en deuxième place au pays

19 nouvelles lauréates en Ontario, ce qui la place au premier rang au Canada

130 candidatures reçues

16 entreprises québécoises sont membres du Club platine, soit parmi les sociétés les mieux gérées depuis sept ans et plus

375 entreprises canadiennes font partie des sociétés les mieux gérées

50 entreprises québécoises font partie des sociétés les mieux gérées

3 autres programmes semblables sont organisés par Deloitte, soit en Irlande, aux Pays-Bas et au Mexique

Les nouvelles lauréates québécoises



> Boire et frères

> Croesus Finansoft

> Distech Controls

> F. Ménard

> Fenplast portes et fenêtres

> Le Groupe Maurice

> Locweld

> Pelican International

> South Shore

> Spectra Premium

> Stelpro

> Structube