Les relations entre le pouvoir politique et le monde des affaires lavallois, qui s'étaient embrouillées sous l'administration de l'ex-maire Gilles Vaillancourt, seraient revenues au beau fixe.

Le maire de Laval, Marc Demers, qui ne cache pas son obsession pour la «création de business», évoque même un nouveau climat de confiance et de transparence.

«On s'est donné les moyens nécessaires pour y arriver», fait-il valoir en entrevue à La Presse Affaires.

«On fait preuve d'ouverture, ajoute-t-il. On accepte la critique, on démontre qu'on n'a pas l'épiderme trop sensible, à la condition que tout se fasse dans le respect mutuel.»

Il y a quelques semaines, il a réuni plus de 100 entrepreneurs dans un hôtel lavallois pour échanger avec eux sur le Laval 2.0 qu'il souhaite mettre de l'avant.

«On veut mieux les accompagner, explique-t-il. C'est le pari qu'on a fait. On les consulte. On les implique. Et on se fait dire que c'est très bien, ce qu'on fait.

«Il y a de l'optimisme, résume-t-il. Une synergie, aussi, voire un élan. Il nous reste maintenant à livrer la marchandise.»

Attirer des sièges sociaux

Marc Demers rappelle que les membres du comité exécutif ont visité les sièges sociaux de la ville, au rythme d'un par semaine, pendant trois mois consécutifs. «On leur a dit: on est là pour travailler avec vous et on en veut encore plus, des sièges sociaux.»

Est-ce à dire que le climat de suspicion entre la Ville et les promoteurs s'est assaini pour de bon? «Quand le maire est accusé de gangstérisme, rappelle-t-il brièvement, et que, par la suite, deux des trois derniers maires ont été emportés dans des scandales, c'est sûr que ça n'aide pas à la confiance et à la fierté des Lavallois.»

Parallèlement, son administration vient de prendre la décision de rapatrier dans un nouveau service municipal l'organisme Laval Technopôle. Laval avait été la première ville au Québec, en 1995, à créer un technopôle du Québec en misant sur des pôles d'excellence, tels la Cité de la Biotech, Agrôpole et e-Pôle.

Appliquer de nouvelles règles

Visiblement, le policier de carrière souhaite imposer sa vision du développement économique lavallois. «On veut redessiner Laval, dit-il pour faire image. Et ça va se faire au moyen d'investissements stratégiques, bien ciblés.

«Nous avons amorcé une vaste consultation pour voir où on s'en va, ajoute-t-il. Ça implique nos syndicats, nos employés, nos partenaires, comme la chambre de commerce et Tourisme Laval. On veut savoir où sont nos points forts et nos points faibles.

«Nous voulons investir massivement dans nos infrastructures, que ce soit le réseau d'aqueducs, les égouts, les routes, énumère-t-il. Il y a aussi la Place Bell, les arénas, les bibliothèques, les parcs.»

Et puisqu'il est question de hockey, Marc Demers rappelle qu'il aimerait voir les Bulldogs de Hamilton (le club-école du Canadien de Montréal) s'installer à Laval. «Je tente de convaincre M. Molson, dit-il. Le dossier progresse.»

Marquer les 50 ans de Laval

Tout cela dans un contexte bien particulier, alors que Laval s'apprête à célébrer le 50e anniversaire de sa fondation, en 2015, avec un budget de 8 millions.

«Laval est en mode expansion, fait valoir de son côté David De Cotis, vice-président du comité exécutif. Notre message est clair: nous voulons travailler avec les entrepreneurs pour créer des emplois et créer de la richesse.

«Nous recevons de nombreuses demandes de promoteurs qui ont des terrains sur lesquels ils souhaitent construire, ajoute-t-il. Plusieurs aimeraient que les autorisations viennent plus rapidement, mais une chose est claire: tout le monde doit accepter les nouvelles règles du jeu.»

Stimuler de nouveaux projets

Des projets prennent forme, néanmoins. Six tours résidentielles vont bientôt sortir du sol, près du métro Montmorency, dans le «nouveau» centre-ville, avec la participation de la Société de développement Urbania et du Fonds de solidarité FTQ.

David De Cotis mise également sur le potentiel agroalimentaire, par l'implantation notamment de marchés publics locaux, de proximité, compte tenu du fait que le tiers du territoire lavallois est en zone verte. La construction d'une grande bibliothèque et d'un Centre des expositions fait également partie de ses plans.