D'ici 2031, l'Institut de la statistique du Québec prévoit que la population de Laval atteingne près d'un demi-million d'habitants.

«Quelque 100 000 personnes de plus à Laval d'ici 20 ans, c'est demain matin! On va augmenter notre population presque du quart. Où vont aller tous ces gens? Il faut le planifier», constate Sylvain Dubois, directeur du service de l'urbanisme de la Ville.

À cet égard, la démarche ÉvoluCité, adoptée plus tôt cette année, représente un «virage stratégique» visant à créer de nouveaux espaces autour des pôles centraux de la ville, qui sont déjà en effervescence depuis l'arrivée du métro en 2007.

D'ailleurs, cinq nouvelles stations de métro sont projetées à Laval, ce qui permettrait de rejoindre la station montréalaise Côte-Vertu afin de former une boucle.

Du bungalow aux «plex»

Pour optimiser le développement, on oublie l'étalement urbain. On mise dorénavant sur un plan d'urbanisme durable, caractérisé par la densification et la dynamisation des quartiers situés au coeur de la ville.

«Des années 60 aux années 90, la ville s'est développée sur un modèle standard d'urbanisme où le bungalow régnait en roi et maître, mais la tendance s'est inversée au cours des 10 dernières années, explique M. Dubois. En 2000, les habitations unifamiliales représentaient 80% des logements qui se construisaient, alors qu'en 2010, celles-ci ne représentaient plus que 37%.»

Les «plex» ont donc connu une forte croissance et il s'agit désormais du modèle d'habitation à privilégier dans les zones en développement.

«Il ne s'agit pas d'avoir une bouche de métro, dit-il, il s'agit d'avoir une destination et des lieux où les gens se sentent bien et où ils peuvent résider, faire des échanges commerciaux et s'adonner à des loisirs. On veut faire des lieux vivants.»

Mais la Ville n'a pas l'intention de négliger les anciens secteurs, assure M. Dubois. «On a comme priorité de planifier le développement des secteurs clés de la ville, mais on travaille déjà sur d'autres projets qui vont respecter les objectifs d'ÉvoluCité dans les plus vieux secteurs.

Par exemple, dans le secteur Duvernay, il y a peut-être des choses à faire autour du centre commercial local. L'idée est de favoriser les déplacements actifs, avec la création de voies piétonnières, par exemple.

Comme Rome ne s'est pas faite en un jour, il ne faut pas s'attendre à de grands changements à court terme.

«À ce stade-ci, l'important est d'annoncer notre vision et notre planification afin d'attirer les investisseurs, explique le directeur. Il faut donc être capable de leur montrer ce qu'on veut faire, vers où on veut aller.»

Chose certaine, Laval aura un tout autre visage dans 20 ans. Et c'est dans les espaces de la Concorde et Montmorency de même que dans le quartier de l'Agora que les changements seront certainement les plus marqués.