Le génie de demain sera résolument 4.0. La transformation est déjà en marche, touche pratiquement tous les secteurs et les ingénieurs sont souvent en première ligne pour implanter ces nouveautés.

« Le 4.0, c'est une multitude de technologies différentes qui vont changer l'ensemble de toutes les pratiques du génie, indique Line Lacroix, directrice générale de Genium 360. On pense au génie informatique, bien sûr, mais c'est plus large que cela. En génie civil, par exemple, on peut mettre des capteurs pour recueillir de l'information. On peut penser aussi aux objets connectés dans l'industrie manufacturière. Le 5G aura une très grande importance aussi. »

Dans les entreprises, les mégadonnées, les processus intelligents, l'infonuagique et les autres éléments 4.0 devraient se traduire par des gains en efficacité importants.

« Selon une étude du Boston Consulting Group, les entreprises qui ont entrepris le virage numérique estiment avoir accru leur productivité de 60 % », souligne Clara Levy-Provencal, conseillère contenu formation et événement chez Genium 360.

L'expérience de Sanimax

Chez Sanimax, une entreprise de recyclage de sous-produits animaux, Éric Lépine travaille à un plan de modernisation des usines nord-américaines depuis deux ans. « On a installé un système de collecte de données de différentes sources », explique le chef automatisation et contrôle. Ce système offre de nombreux avantages, dont la possibilité de faire des analyses très poussées. « Plutôt que d'être en mode réaction, on passe à la prévention et à la prédiction, explique-t-il. Cela nous permet de remplacer une pièce avant qu'il y ait un bris, par exemple. Ainsi, on fait des gains de productivité, car on limite les arrêts de production. »

Plusieurs formulaires en papier ont aussi été éliminés et les données permettent de réaliser des simulations pour prendre les meilleures décisions. Cette transformation permettra également de pallier en partie la pénurie de main-d'oeuvre. « Un de nos gros défis, c'était l'absence de standards de programmation dans nos usines, note M. Lépine. Nous sommes donc en train d'établir un standard corporatif. Ainsi, une personne sera capable de supporter plusieurs sites, un avantage compte tenu de la difficulté à embaucher des gens spécialisés en automatisation et contrôle. » L'entreprise n'en est toutefois qu'au début. Son virage numérique s'étendra sur plusieurs années encore.

Selon l'Alliance canadienne pour les technologies avancées, 25 % des entreprises québécoises ont automatisé leurs processus. Des initiatives, comme Prompt et ENCQOR, existent pour aider les entreprises à réaliser leur transformation numérique. « Malheureusement, elles sont très peu connues, mais elles peuvent soutenir les entreprises dans leurs démarches », note Line Lacroix.

Le Québec bien placé

Si certains pays connaissent des avancées un peu plus rapides, le Québec fait néanmoins belle figure en matière de virage 4.0. « Avec l'implantation de Google chez nous et l'Institut des algorithmes d'apprentissage de Montréal [MILA], par exemple, on se positionne très bien sur l'échiquier mondial, estime Mme Lacroix. Maintenant, c'est aux entreprises et aux organisations d'embarquer. C'est important que toutes les personnes qui travaillent au Québec, peu importe le domaine, aient un sentiment d'urgence. Il est minuit moins une pour emboîter le pas à tout ça. »

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