Lise Bouchard a travaillé à travers le monde avant de se poser au Canada pour travailler chez Hatch. De son côté, Alexis Bilodeau veut conquérir le monde à partir du Québec, avec son entreprise NOVO. Les deux ingénieurs font part de leurs ambitions à La Presse.

Lise Bouchard

Après son baccalauréat en génie civil à l'Université Laval et sa maîtrise en gestion de la construction à l'Université de Valence, Lise Bouchard a travaillé à l'international : Mexique, Venezuela, République dominicaine, Émirats arabes unis, Nouvelle-Calédonie.

Le petit archipel est le territoire où elle a mené son premier mandat pour Hatch, en 2010. Depuis trois mois, elle travaille à Toronto comme directrice de services de projet pour la construction d'une mine de potasse en Saskatchewan. Un projet de 4 milliards de dollars. « Ce n'est pas tout le monde qui peut faire un truc pareil, mais c'est idéal pour moi, dit-elle. C'est très prenant. »

Quand on la questionne sur son futur, elle répond que la mine l'occupera jusqu'en 2021. « Ce sera intense pendant plusieurs années, alors c'est difficile d'avoir d'autres plans. »

Pourtant, en creusant davantage, on découvre chez elle l'envie de faire évoluer sa profession.

Nouvellement au conseil d'administration de la section montréalaise de l'Association of Advancement of Cost Engineering, elle veut faire connaître sa spécialité. « Le contrôle de projet, ça ne s'étudie pas à l'université. Tu l'apprends sur le terrain. J'aimerais le promouvoir et amener plus de gens là-dedans. » Puis, elle évoque le désir d'enseigner. « J'aimerais vraiment donner des cours à l'université. Je l'ai fait à McGill il y a deux ans et je trouvais ça motivant. » Reste à voir si elle demeurera au Canada. « Quand il y a un projet à l'étranger chez Hatch, j'ai toujours la main levée. J'aimerais bien travailler en Asie une première fois. »

Elle est d'ailleurs convaincue de vouloir rester chez Hatch encore longtemps. « Ce n'est pas le genre de compagnie qu'on laisse facilement. On est comme une grosse famille. Et comme Hatch a des bureaux partout dans le monde, je peux accepter des nouveaux défis sans les quitter. »

Lise Bouchard est ingénieure et directrice chez Hatch, une firme d'ingénierie multidisciplinaire dans les industries minières, métallurgiques, de l'énergie et des infrastructures. Photo fournie par Hatch

Alexis Bilodeau

Diplômé en génie électrique de l'Université du Québec à Trois-Rivières en 2003, Alexis Bilodeau est aujourd'hui président de NOVO, firme de services spécialisée en développement d'instruments médicaux. Son entreprise a entre autres été impliquée dans la conception d'un appareil d'optimisation de l'oxygénothérapie, qui remplace la valve manuelle utilisée depuis un siècle.

« L'appareil permet de soigner certaines conditions pulmonaires en contrôlant la saturation en oxygène dans le sang, en temps réel, explique l'homme d'affaires de 37 ans. Auparavant, les infirmières devaient régulièrement ajuster la valve. L'appareil permet au patient de rester connecté en permanence et de toujours avoir un niveau de saturation optimal. »

L'innovation a également pour effets d'améliorer la qualité du traitement, le confort et la sécurité du patient, en plus de réduire la durée de son séjour à l'hôpital et de diminuer la charge de travail du personnel soignant.

Récompensé par l'Ordre des ingénieurs du Québec avec un prix Reconnaissance projet novateur, NOVO a conçu le prototype de l'appareil, et s'est occupée de l'ingénierie mécanique et électronique, du design industriel et du développement du logiciel. Des étapes qu'Alexis Bilodeau aimerait franchir avec de plus en plus d'entreprises d'ici et d'ailleurs. « Mon aspiration est d'amener NOVO à être un acteur parmi les grands leaders dans le domaine, dit-il. Je veux commencer par sortir du marché québécois en nous positionnant dans le reste du Canada et aux États-Unis. Puis, j'aimerais percer en Europe et en Asie. » 

Un plan d'action a d'ailleurs été élaboré pour atteindre ces objectifs au cours des trois prochaines années. « Ma fierté serait de partager cette expertise partout dans le monde à partir du savoir-faire et de la créativité québécois, en créant plusieurs emplois ici. Présentement, nous employons 35 personnes. À travers nos plans d'expansion, on aimerait doubler nos objectifs. »

Alexis Bilodeau, ingénieur et président de la firme NOVO. Photo François Gervais, La Presse