Le paysage des grandes firmes de génie-conseil a beaucoup changé au Québec depuis la commission Charbonneau. Certaines entreprises de premier plan ont disparu, d'autres poids lourds ont émergé à la place des précédentes, d'autres encore ont fusionné pour trouver une nouvelle dynamique. Voici le portrait des quatre géants actuels du génie-conseil.

SNC-Lavalin, toujours géante

Aujourd'hui, SNC-Lavalin est présente dans 50 pays, où elle compte un total de 50 000 employés, dont 3051 au Québec. 

La firme est dirigée depuis deux ans par Neil Bruce. Celui-ci, originaire du Royaume-Uni, est entré chez SNC-Lavalin après le départ de l'ancienne direction, mise en cause par la commission Charbonneau. SNC-Lavalin mène le consortium qui construit le nouveau pont Champlain, en partenariat public-privé avec le gouvernement du Canada. L'an passé, la firme a achevé l'agrandissement du CHU Sainte-Justine. L'entreprise établie à Montréal est sur les rangs pour la partie ingénierie et construction du Réseau électrique métropolitain (REM).

SNC-Lavalin mène le consortium chargé de reconstruire le pont Champlain. Photo Infrastructure Canada

WSP Global, une croissance mondiale

WSP Global n'est pas une nouvelle firme de génie-conseil. 

Il s'agit de l'ancienne entreprise Genivar, citée elle aussi à la commission Charbonneau, qui avait acquis la firme britannique WSP en 2012. La nouvelle entité avait pris le nom de WSP Global deux ans plus tard, au moment où elle avalait la firme américaine Parsons Brinckerhoff. À présent, elle compte plus de 36 000 employés dans le monde, dont 2300 au Québec. Et WSP Global vise un objectif de 45 000 employés d'ici fin 2018. Présidée depuis mars 2016 par Alexandre L'Heureux, la firme montréalaise s'affaire à la reconstruction de l'échangeur Turcot. Sur son carnet de commandes figure aussi le réaménagement de l'aéroport new-yorkais La Guardia.

WSP Global a assisté la Ville de Québec pour la construction du Centre Vidéotron. Photo Olivier Jean, La Presse

CIMA+, un développement hors Québec

Peu après son passage devant la commission Charbonneau, le PDG Kazimir Olechnowicz a laissé sa place à la tête de CIMA+ à François Plourde, ancien vice-président exécutif de la firme. CIMA+ compte 1860 employés au Canada, dont 1360 au Québec. L'entreprise vise présentement un développement hors du Québec par l'acquisition de firmes d'ingénierie. Dans la province, CIMA+ est active sur plusieurs grands projets comme la réfection de la rue Sainte-Catherine à Montréal, une étude d'impact du Réseau électrique métropolitain (REM) et la rénovation de Place Laurier à Québec.

CIMA+ pilote le consortium chargé de la modernisation du CHU Sainte-Justine à Montréal. Photo Bernard Brault, La Presse

SM International, sous les feux de l'actualité

Comme ses grandes soeurs du génie-conseil, SM International (SMi) pensait avoir laissé derrière elle la commission Charbonneau. Mais le mois dernier, l'Unité permanente anticorruption (UPAC) arrêtait son président fondateur Bernard Poulin, soupçonné d'avoir participé à une fraude visant la Ville de Montréal de 2001 à 2009. SMi est dirigée par Richard Breault, président et chef de l'exploitation. Elle compte 1000 employés, dont 750 au Québec. La firme est active notamment dans la conception et la surveillance de travaux sur des projets du quartier Griffintown, à Montréal, et dans l'ingénierie du réaménagement de l'autoroute Bonaventure en boulevard urbain.

SMi participe à l'ingénierie électromécanique et de sécurité du Carré Saint-Laurent à Montréal. Photo Martin Chamberland, La Presse