Le Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM) s'engage résolument dans le Corridor Québec-Ontario en sciences de la vie. Mardi, le CQDM est devenu le premier organisme québécois à concrétiser par une entente Québec-Ontario le projet général de collaboration scientifique et économique entre les deux provinces.

Le CQDM s'est impliqué financièrement dans deux projets de recherche ontariens.

Dans un premier cas, des chercheurs de l'Université McMaster, couplés à une entreprise privée ainsi qu'à des collègues de l'Université de Montréal et de l'Université Laval, recevront 700 000$ pour trouver des marqueurs biologiques de la maladie de Parkinson.

Et deuxièmement, Encycle, une entreprise de biotechnologie torontoise en démarrage, recevra 700 000$ aussi. Il s'agit de développer une nouvelle classe de macrocycles.

Les macrocycles sont des molécules formant un cercle ou une structure tridimensionnelle circulaire. Encycle, avec des chercheurs de l'Université de Sherbrooke, veut en faire une nouvelle classe de médicaments.

Dans chacun des cas la moitié des sommes ira au partenaire ontarien et l'autre moitié au partenaire québécois. Les projets doivent durer deux ans.

Découvrir de nouveaux outils

Le CQDM est un consortium formé de six pharmaceutiques (Merck, Astra Zeneca, Pfizer, Lilly, Boehringer Ingelheim et GlaxoSmithKline) ainsi que des deux ordres de gouvernement. Ensemble ils ont créé un fonds destiné non pas à découvrir de nouveaux médicaments, mais de nouveaux outils de découverte que se partageront ensuite les pharmas.

Et non content de sauter la frontière interprovinciale, le CQDM agit aussi outre-Atlantique. «Nous avons organisé une rencontre de maillage Québec-Alsace les 13 et 14 octobre derniers, rappelle Max Fehlmann, PDG du Consortium. Il s'agissait d'une étape préliminaire à un programme de recherche où nous investissons 700 000$ maximum dans chaque projet retenu et notre partenaire Alsace BioValley, 500 000 euros.»

Ce partenariat en est à sa seconde année d'existence. Un projet pilote avait été mis à l'essai en 2010. Cette année, on a financé deux projets conjoints Québec-Alsace.

Ces deux projets impliquent trois universités et quatre compagnies privées des deux côtés de l'Atlantique.

Projets de recherche

En plus de ces partenariats, le Consortium tient chaque année deux concours visant à financer des projets de recherche pour fournir de nouveaux outils de découverte aux pharmas fondatrices.

Le programme Focus a une forte saveur pluridisciplinaire et favorise les partenariats entreprise-université. Il est ouvert à toutes sortes de disciplines (ingénierie, nanotechnologies, biologie, etc.).

Par exemple, un groupe de chercheurs a développé, grâce à Focus, une technique livrant les médicaments anticancéreux directement dans les cellules tumorales, grâce à une sorte de bactérie téléguidée!

«Notre autre programme, explique Max Fehlmann, c'est un encouragement total à sortir du cadre!» Ça s'appelle Explore et ça finance exclusivement la recherche non conventionnelle et révolutionnaire.