AEterna Zentaris a annoncé la semaine dernière un partenariat avec l'entreprise Yakult Honsha pour développer, enregistrer et mettre en marché au Japon la périfosine, le composé anticancéreux principal de la biotech de Québec pour améliorer le traitement du cancer du côlon et du myélome multiple, une sorte de cancer du sang. Pour le marché américain, AEterna Zentaris avait signé en 2002 une entente avec la biotech américaine Keryx.

«Historiquement, nous avons fait plusieurs partenariats dans le monde. Le marché est global, donc c'est très difficile pour une société de taille comme la nôtre d'être partout. Il faut partager les risques et les efforts avec d'autres joueurs et c'est intéressant aussi pour nos partenaires parce que nous ajoutons un produit à leur pipeline. C'est une relation win-win», affirme Dennis Turpin, vice-président et chef de la direction financière chez AEterna Zentaris.

Le bon partenaire

Comment arrive-t-on à choisir le bon partenaire? Par exemple, l'entente avec Yakult Honsha a été signée parce qu'AEterna Zentaris n'a pas l'intention d'ouvrir de filiale au Japon.

«Pour faire les démarches avec les autorités japonaises, réaliser les études additionnelles exigées et développer une infrastructure pour vendre au Japon, il était avantageux pour nous de faire affaire avec un acteur bien établi. Et c'est le cas de Yakult Honsha qui a vendu plus de 3 milliards l'an dernier, dont 420 millions grâce à deux produits dans le domaine du cancer du côlon. L'entreprise a un très bon réseau dans le domaine de l'oncologie et en plus de toucher à différentes sommes pendant tout le processus, nous aurons des redevances sur les ventes», explique M. Turpin.

Les critères qui ont joué en la faveur de Keryx étaient tout autres, puisqu'au moment où l'entente a été signée, en 2002, on était au début des longues et coûteuses phases d'études pour le périfosine.

«Avec Keryx, nous avions la possibilité de faire au-delà de 15 études avec le NCI (National Cancer Institute). Et c'était à leurs frais. Cette entente nous permettait aussi d'avoir une présence accrue aux États-Unis et nous avons pris soin de pouvoir utiliser par la suite tous les résultats de Keryx pour enregistrer le produit ailleurs dans le monde», précise Dennis Turpin.

Parce que si AEterna Zentaris a cédé ses droits sur la périfosine à Keryx pour l'Amérique du Nord en se négociant des redevances, l'entreprise a gardé les droits de commercialisation pour le reste du monde.

«Pour l'Europe, par exemple, nous avons l'intention de le commercialiser nous-mêmes, bien que nous ne fermions pas la porte à un partenariat», indique le vice-président et chef de la direction financière chez AEterna Zentaris qui a un bureau en Allemagne.

Les résultats des études de phase 3 de la périfosine pour le cancer du côlon sont prévus pour la fin 2011, alors que ceux pour le myélome multiple arriveront en 2012. S'ils sont concluants, des demandes d'enregistrement pourront être déposées pour faire la commercialisation du produit aux États-Unis et en Europe.