Malgré le retrait de son émission d'actions, le 8 mars dernier, Theratechnologies garde le cap: elle s'attaque à une nouvelle application de son médicament-vedette, la tésamoréline.

«Notre stratégie n'est pas remise en question», affirme son président, John-Michel Huss. Selon lui, la société possède suffisamment de liquidités pour poursuivre le développement d'un traitement contre la perte de masse musculaire chez les patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique.

Forte du succès scientifique obtenu par la tésamoréline, et de son approbation par la Food and Drug Administration (FDA) américaine il y a trois mois, Theratechnologies a tenté de lever de nouveaux capitaux. Le 22 février dernier, elle a déposé un prospectus préliminaire dans le but de vendre de nouvelles actions au Canada et aux États-Unis.

Le moment était bien choisi. Les autorités américaines venaient d'approuver la commercialisation de son médicament Egrifta aux États-Unis.

Depuis dix ans, seulement trois médicaments développés au Canada ont été approuvés par la FDA.

À la suite de l'approbation du produit, le cours de l'action de Theratechnologies a bondi de 5$ à 5,80$, son plus haut niveau depuis septembre 2008.

Mais depuis février, le titre a reculé. «Nous avons retiré le prospectus parce que nous ne voulions pas soumettre les actionnaires à cette dévaluation», explique le président.

Ententes de commercialisation

Des ententes de commercialisation sont déjà en place.

Egrifta est maintenant commercialisé aux États-Unis par EMD Serono en vertu d'une entente de collaboration et de licence signée en octobre 2008.

De plus, Theratechnologies vient d'établir une entente similaire avec une filiale de Sonafi-Aventis pour les marchés de l'Amérique latine, de l'Afrique et du Moyen-Orient. Elle possède aussi une entente avec Ferrer International S.A. pour l'Europe, la Russie, la Corée du Sud, Taiwan, la Thaïlande, et certains pays d'Asie centrale.

«Nous couvrons ainsi les trois plus grands marchés en ce qui concerne le traitement du VIH, soit les États-Unis, l'Europe et l'Amérique latine», précise M. Huss.

Certains analystes sont enthousiastes devant les perspectives de croissance de Theratechnologies. Mais les petits investisseurs doivent être très prudents face à ces prévisions.

Pooya Hemami, de Valeurs mobilières Desjardins, prévoit le titre pourrait se négocier jusqu'à 10,75$ d'ici un an.

Plus optimiste encore, Cosme Ordonez de Valeurs mobilières GMP vise un cours cible de 12,50$, compte tenu des liquidités dont dispose la société, du lancement de l'Egrifta et de ses partenariats avec EMD Serono, Sanofi-Aventis et Ferrer.