«La recherche biopharmaceutique fait partie de l'économie du savoir, et c'est justement sur le savoir de haut niveau que se bâtira l'économie du futur», lance Michelle Savoie, directrice générale de Montréal InVivo.

Chaque emploi direct créé dans l'économie du savoir entraîne la création de 5,8 autres emplois directs ou indirects. «Voilà l'élément catalyseur qui suscite tant d'intérêt pour ce secteur», ajoute-t-elle.

Montréal InVivo est un organisme sans but lucratif spécialisé dans les sciences de la vie et les technologies de la santé, constitué de plus de 620 organisations, dont quelque 150 organismes de recherche et 80 filiales d'entreprises étrangères.

«Nous vivons dans un monde interrelié, précise Mme Savoie. Et il faut bien comprendre l'interdépendance de tous les intervenants tout au long de la chaîne de développement.»

Les plus petites entreprises sont souvent liées aux plus grosses par des contrats de sous-traitance. Dans ces conditions, quand un maillon s'affaiblit, cela se répercute tout au long de la chaîne.

La récession de 2008 a causé bien des problèmes aux plus petites firmes.

Certaines ont fermé, d'autres sont devenues dormantes afin de conserver leurs brevets. Les investissements financés par le capital de risque ont chuté de moitié.

Puis, une reprise timide s'est amorcée l'an dernier. «Heureusement, le gouvernement donne maintenant un peu d'oxygène au secteur», avoue Mme Savoie.

Le 3 mars dernier, le président du comité de sélection des fonds d'amorçage d'entreprises technologiques du Québec, Martin Godbout, a annoncé la sélection du fonds AmorChem dans le secteur des sciences de la vie.

Le fonds recevra une contribution minimale de 41,2 millions de dollars. Rappelons que les trois commanditaires qui fournissent les capitaux sont le gouvernement du Québec par le truchement d'Investissement Québec à hauteur de 50%, le Fonds de solidarité FTQ à 33%, et FIER Partenaires pour le reste.

«Les sciences de la vie sont importantes car elles s'ouvrent sur les marchés d'exportations», souligne Paul Lévesque, président de Pfizer Canada.

Pôle de développement mondial

Grâce à son environnement d'affaires favorable, la région de Montréal est devenue un pôle mondial du développement des sciences de la vie, selon BIOQuébec, le réseau québécois des bio-industries qui compte 250 membres.

Dans la région, l'organisme recense 536 entreprises employant 28 150 personnes. Ces entreprises s'appuient sur un réseau de 6000 chercheurs dans 125 hôpitaux universitaires et centres publics de recherche.

On y retrouve cinq centres de recherche fondamentale privés: Merck Frosst, Bristol-Myers Squibb, Wyeth Ayerst, Boehringer Ingelheim et AstraZeneca.

Montréal compte également 23 entreprises pharmaceutiques innovatrices dont 11 d'entre elles ont des activités de fabrication de médicaments pour le marché canadien et pour le marché mondial.

Les pays émergents

L'avenir de l'économie du savoir passera par des investissements importants, tant de l'industrie que des gouvernements.

Il ne faut donc pas s'étonner que partout dans le monde, et notamment chez les pays émergents, on tente par tous les moyens d'attirer ces investissements.

«Il faut donc s'assurer que les politiques soient favorables et que l'on protège la propriété intellectuelle», suggère Paul Lévesque.

Encore là, «le Québec fait preuve de leadership en reconnaissant les bienfaits de la santé et les retombées économiques qui en découlent», assure Vincent Lamoureux, directeur de relations publiques chez Merck Frosst.