En octobre dernier, Clément Gignac, le nouveau ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, a dévoilé la stratégie du gouvernement du Québec pour soutenir le développement des sociétés biopharmaceutiques et de biotechnologies.

Dans un document qui s'intitule Stratégie biopharmaceutique québécoise, le gouvernement cible les principaux problèmes auxquels fait face l'industrie, soit la croissance des coûts de recherche et de développement, la difficulté à lancer de nouveaux produits, la compétitivité des pays émergents et l'arrivée à échéance d'importants brevets.

Du même coup, le gouvernement exprime sa volonté que le Québec soit reconnu partout dans le monde comme étant une terre d'accueil incontournable pour tout projet d'investissement biopharmaceutique de calibre international.

Selon le document de stratégie, le Québec dispose d'une main-d'oeuvre de qualité, d'un système d'innovation technologique efficient, d'un savoir-faire en matière de recherche et de développement et d'une disponibilité de capitaux.

Cinq axes

Le gouvernement identifie cinq axes d'intervention.

D'abord, il entend accentuer le développement et les retombées de la recherche.

Puis, il veut soutenir le développement des entreprises de biotechnologie en leur rendant disponibles davantage de liquidités.

Ensuite, il veut appuyer le développement des grandes sociétés biopharmaceutiques en maintenant une ouverture envers les produits innovateurs.

Le gouvernement vise également à assurer le maintien d'une main-d'oeuvre répondant aux besoins de l'industrie en suscitant auprès des clientèles cibles l'intérêt pour une carrière dans l'industrie, ainsi qu'en attirant des chercheurs et des experts étrangers de haut niveau.

Enfin, il s'efforcera de promouvoir l'image du Québec pharmaceutique dans le monde.

De la parole aux actes

Pourtant, dans le milieu pharmaceutique, on se plaint que de moins en moins de médicaments sont inscrits sur les listes des médicaments pouvant être remboursés.

Y a-t-il alors incohérence entre la volonté et l'action gouvernementale? a demandé La Presse Affaires au ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

Au Ministère, on répond que le Québec a été la province qui a inscrit le plus de médicaments innovateurs (101 au Québec contre 71 en moyenne pour le reste du Canada) au cours des cinq dernières années, et cela le plus rapidement, soit 368 jours comparativement à la moyenne canadienne, qui est de 498, selon IMS Health, une source indépendante.

Le Ministère souligne également la création d'un Forum d'échange permanent qui fait partie de sa Stratégie biopharmaceutique québécoise.

Ce Forum sera le moyen pour le gouvernement de discuter de façon continue de la question de l'accès aux médicaments avec les entreprises concernées.

Un exemple d'intervention

Dans le cadre de sa stratégie biopharmaceutique, le gouvernement du Québec a annoncé il y a deux semaines une contribution de 9 millions de dollars au Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM). Ce consortium a été créé en 2008 par trois grandes entreprises pharmaceutiques, soit AstraZeneca, Merck Frosst et Pfizer.

Le but est de stimuler la recherche en matière de développement de médicaments. Il s'agit d'un partenariat unique en son genre dont les activités sont également financées par le Fonds de recherche en santé du Québec et les Réseaux de centre d'excellence Canada.