L'arrivée d'un nouveau gouvernement prêt à relancer le Plan Nord et l'intérêt démontré par de grands producteurs pour les entreprises minières québécoises redonnent un nouveau souffle à l'industrie.

Dans un environnement plus positif que celui de l'an dernier, bien que toujours difficile en raison de la baisse du prix des métaux, l'industrie minière du Québec célèbre cette année la fin de trois années de débats acrimonieux sur les redevances et la loi sur les mines.

Selon Nochane Rousseau, associé et leader du secteur minier chez PricewaterhouseCoopers, les changements fiscaux et législatifs diminueront la rentabilité des gisements miniers du Québec.

Des atouts indéniables

Dans ce contexte, certains craignaient un repli des capitaux internationaux. Mais, comme plusieurs gestionnaires de l'industrie, l'analyste minier Éric Lemieux, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, croit plutôt que la prévisibilité et la stabilité ainsi combinées aux avantages miniers du Québec compenseront les effets négatifs des changements.

«Les infrastructures, la base de données géoscientifiques unique, l'expertise professionnelle, la main-d'oeuvre bien formée et le potentiel géologique diversifié du Québec sont des atouts indéniables», précise l'analyste.

L'intérêt de Goldcorp et de Yamana Gold pour Corporation minière Osisko, cette année, et d'Hecla Mining pour Mines Aurizon, l'an dernier, en sont des exemples.

D'autant plus que le Mexique, la République dominicaine et quelques autres juridictions ont alourdi aussi leurs régimes fiscaux au cours des dernières années.

Quant à Osisko, M. Lemieux croit que l'éventuelle transaction avec Yamana et Agnico Eagle, donnerait un coup de pouce à l'ensemble de l'industrie

«Ça semble aussi montrer que les gisements à basse teneur en or et à fort volume de production peuvent être viables une fois que les problèmes de démarrage ont été surmontés», souligne M.  emieux.

Rehausser la rentabilité

Quant aux gestionnaires miniers, ils ont fort à faire pour maintenir ou rehausser leur rentabilité dans un contexte de la baisse du prix de l'or et des métaux communs produits au Québec.

Pour eux, des mines plus grandes signifient généralement des exploitations plus rentables et plus stables. Parmi les exemples, on trouve la mine de fer Mont-Wright, celle d'ArcelorMittal et la mine de nickel Raglan, dans le Nunavik, du Groupe Glencore.

À l'opposé, la mine de fer du lac Bloom, de Cliff Natural Resources, plus petite et plus récente, n'est pas rentable au prix actuel du concentré de fer de 115$ US la tonne, et même au cours moyen de 135$ US de 2013. Et cette mine devra maintenant payer une redevance de 4% sur chaque dollar de vente.

Pour leur part, les petites mines d'or Lac Herbin, appartenant à QMX, et Kiena, de Westdome, ont fermé en 2012-2013. Et la viabilité de la Beaufor, de Mines Richmont, est toujours menacée.

Nouveaux projets

De nouvelles exploitations ont été lancées l'an dernier et d'autres vont s'ajouter cette année. La mine Nunavik Nickel, de Jilin Jien Nickel, a commencé à produire en 2013. L'exploitation de la mine demeure toutefois nébuleuse à la suite de la récente réorganisation financière.

La nouvelle mine d'or Éléonore, une des plus grandes mines d'or souterraines du Canada, de Goldcorp, amorcera son exploitation vers la fin de l'année.

Par ailleurs, Mine-Agnico Eagle a recommencé à produire à sa mine d'or Goldex, dont l'exploitation était suspendue depuis 2012.

Sans compter que Stornoway Diamond, filiale de la société d'État Ressources Québec, a annoncé récemment la réalisation d'un financement de près de 1 milliard pour la mise en production de sa mine de diamant. La société prévoit démarrer l'exploitation en 2017.