« L'industrie va redevenir rentable lorsque les chantiers de construction dépasseront le million d'unités construites annuellement. D'ici là, le marché demeure très compétitif et l'offre continue d'être supérieure à la demande.» Pour David Lauzon, le PDG et fondateur du fabricant de parquets Lauzon, il est encore tôt pour dire que la crise est vraiment chose du passé.

Le «nuage noir» du nouveau régime forestier québécois laisse croire à l'entrepreneur que le meilleur est peutêtre à venir... ailleurs.

L'entreprise de planchers de bois franc travaille en intégration verticale, de la forêt jusqu'à l'usine de production. Concentrée dans le bois feuillu, Lauzon a dû réduire ses coûts de production, rationnaliser ses activités, automatiser le travail de sa maind'oeuvre et étendre sa mise en marché à plusieurs réseaux de distribution, dont les grandes surfaces.

Se décrivant comme un « survivant » de la crise forestière, M. Lauzon redoute la mise en oeuvre du régime forestier qui, à son avis, réduira ses volumes et augmentera ses coûts d'approvisionnement.

Le PDG de Lauzon envisage donc le déplacement de ses activités primaires dans les États du nord-est américain, où l'accès au bois est assuré et prévisible. En plus de l'attrait d'un dollar à parité, il y trouverait un large bassin de main-d'oeuvre. L'entreprise, qui possède huit usines à travers l'Outaouais, Lanaudière et Bellechasse, voit la relocalisation comme une solution à la précarité du marché.

«Toutes les industries qui utilisent le bois de la forêt publique font face à un enjeu extrêmement élevé, affirme M. Lauzon. Alors c'est sûr que dans nos projets d'avenir, nous allons voir dans quelles régions nous pouvons être plus performants.»