La crise économique qui secoue l'industrie forestière depuis une dizaine d'années a poussé l'industrie à se tourner vers l'avenir et à mettre à profit les caractéristiques « vertes » de cette ressource naturelle.

La crise économique qui a affecté l'industrie forestière depuis une dizaine d'années devient tranquillement chose du passé, mais elle la force tout de même à revoir son offre de produits.

Premier signe d'une relance, le secteur de la construction américaine, principal marché du bois d'oeuvre québécois, reprend peu à peu son tonus. Sans être « complètement rétabli », ce secteur perçoit néanmoins un très net jour au bout du tunnel, croit André Tremblay, pdg du Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ).

L'équilibre est toutefois fragile entre l'offre et la demande. Le réajustement des prix des copeaux de bois a notamment grugé l'augmentation des prix du bois d'oeuvre.

Du côté des producteurs de pâtes et papiers, la situation demeure complexe. Les prix doivent être revus à la baisse pour demeurer compétitifs, tandis que la demande de papier surtout le papier journal est en chute constante.

«Le Québec est le champion de la production de papier journal, rappelle M. Tremblay. Ça a fait nos bonnes années et là, ça fait nos pires années.»

En 2011, la province a produit 600 000 tonnes de papier journal, ce qui équivaut à 50% de la consommation en Amérique du Nord.

«On se rend compte combien on peut être dépendants de tout ce qui se passe dans l'industrie des médias, qui est en train de prendre le virage numérique », souligne-t-il.

Diversification de produits

Pour contrebalancer cette évidente fragilité de l'industrie des pâtes et papiers, plusieurs usines ont entrepris des recherches pour trouver de nouvelles utilisations au bois, des nouveaux produits qui ont la cote. Une cote verte de surcroît.

Des exemples ?

- À Alma, l'entreprise Resolu a produit une feuille de papier composée de 20 % moins de fibre. Fortress Cellulose Spécialisée, en Outaouais, transforme la pâte kraft en fibre de textile. Ce produit pourrait devenir un substitut au coton. Les marchés de l'Inde et de la Chine sont déjà intéressés par le produit.

- Pour sa part, Tembec souhaite fabriquer une «fibre durable de nouvelle génération», un mariage entre la pâte kraft et la cellulose une particule de bois qui rend les produits plus rigides qui pourrait remplacer les plastiques, la fibre de verre ou le métal.

- Une autre innovation de l'industrie est le biocarburant. Une technologie prometteuse, mais qui demande des capitaux et une volonté politique claire, précise André Tremblay.